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Promotion de l'approvisionnement local de fruits et légumes : aspirations et expériences en Afrique australe

25 octobre 2014

En août 2014, le président zambien a évoqué ses craintes concernant les importations continues de fruits et légumes, alors que « les agriculteurs zambiens ont la capacité d'approvisionner le marché local ». Le gouvernement zambien, en examinant comment il pouvait réduire les importations de fruits et de légumes, a entamé un dialogue avec les principaux distributeurs et chaînes de supermarchés sur la manière de « réduire l'importation de produits agricoles tels que les fruits et légumes pouvant être facilement cultivés et approvisionnés localement ».

Pour l'heure, la plupart des fruits et légumes importés en Zambie proviennent d'Afrique du Sud.  Compte tenu des conditions d'accès au marché de plus en plus difficiles sur les marchés européens traditionnels, l'Afrique du Sud poursuit une politique d'exportation visant à pénétrer les marchés africains et asiatiques (voir article Agritrade «  L'Afrique du Sud entend diversifier ses marchés d'exportation de fruits », 12 octobre 2014).

Au Botswana, un nouveau projet d'horticulture protégée a été lancé en juillet pour produire exclusivement pour le marché local. Actuellement, 80 % des produits frais du Botswana sont importés. Les nouvelles serres sont conçues pour approvisionner le marché local en produits horticoles toute l'année. La production de départ de 300 tonnes de légumes de catégorie 1 comprendra des tomates, des concombres, des poivrons, des laitues, des herbes et des fraises. Les responsables de l'initiative ont affirmé que la qualité élevée de la production sera suffisante pour cibler le marché du tourisme local 5 étoiles.

En Namibie, où un système de promotion de l'horticulture locale est en place depuis un certain temps déjà, le Namibian Agronomic Board (qui gère le système) a été invité par les producteurs de pommes de terre et d'oignons à envisager d’étendre les règles et règlements en matière de promotion de la part de marché namibienne de l'horticulture aux pommes de terre et oignons. En vertu de ces règlements, « les grossistes, détaillants et entreprises de restauration sont encouragés à s'approvisionner auprès de fournisseurs locaux ». Cet encouragement s‘appuie sur une disposition du régime réglementaire selon laquelle tous les importateurs « sont tenus d'approvisionner un pourcentage minimum de leurs produits auprès des producteurs locaux de fruits et légumes frais ».

Il semble que le mémorandum d'entente entre l'Association des producteurs de pommes de terre et d'oignons et l'Association namibienne des négociants de produits frais sera signé avant la fin de cet exercice financier.  

Commentaire éditorial

Le cadre réglementaire namibien pour la promotion de l'horticulture locale est efficace car il repose sur un système transparent d'allocation de licences d'importation, basé sur les performances d'une entreprise en matière d’objectifs d'approvisionnement local réalistes (voir articles Agritrade «  Des programmes de développement de l’horticulture en Namibie et en Tanzanie », 29 août 2009, et «  Des efforts en cours pour consolider les bénéfices de la production hort... », 27 septembre 2010).

Ces objectifs sont établis après une analyse minutieuse du potentiel de production commercialement viable de produits spécifiques. La barre est progressivement placée plus haut à mesure que les accords commerciaux sont conclus, les investissements mobilisés et la production développée.

Ceci est soutenu par un système d'information sur les marchés à accès limité qui permet aux producteurs, négociants et détaillants d'échanger des informations sur l'offre et la demande sur une base continue et régulièrement mise à jour.

Le système fonctionne sans heurts, avec des effets haussiers sur les prix tout à fait minimes, et il a généré au fil du temps un changement de mentalité des détaillants, qui dégagent de plus en plus de place sur leurs étals pour les fruits et légumes cultivés localement, les revendiquant fièrement comme « namibiens ». Ceci contraste nettement avec les systèmes d'achat centralisés précédents, gérés essentiellement par divers détaillants basés en Afrique du Sud.

Dix ans après son lancement, le système namibien a vu l'approvisionnement local des produits couverts par l’initiative augmenter de moins de 5 % de la consommation nationale à 35 %.

Cette approche de l'analyse systématique des produits commercialement viables, la mise en place de systèmes d'information de marché reliant les producteurs aux acheteurs et l'utilisation transparente des licences d'importation au sein d'un cadre réaliste et prévisible pourraient être porteurs de leçons pour le secteur horticole zambien, alors qu'il intensifie son dialogue avec les distributeurs et détaillants locaux sur la manière de s'approvisionner davantage en fruits et légumes auprès des fournisseurs locaux.

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