CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

La durabilité de la production d’huile de palme des membres de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) remise en question

28 avril 2013

GreenPalm, « un organisme de négoce en ligne de certificats (…) conçu pour répondre aux problèmes environnementaux et sociaux créés par la production d’huile de palme », a publié une évaluation menée par le World Wide Fund for Nature (WWF) sur les progrès réalisés par les producteurs d’huile de palme certifiés par la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) vers une durabilité à 100 % de leur production d’huile de palme. L’examen, basé sur « les données soumises à la RSPO via le rapport d’état d’avancement annuel (ACOP) de 2012 », a révélé que :

  • sur les 92 membres de la RSPO, seuls 70 % ont soumis un rapport d’état d’avancement en 2012 ;
  • seuls 54 membres « ont révélé l’ampleur des plantations dont ils assurent la gestion » (3,8 millions d’hectares), une base pourtant essentielle pour déterminer les progrès vers une certification 100 % durable de leurs opérations ;
  • « 32 cultivateurs ont déclaré avoir des plantations certifiées », représentant 37 % de la superficie totale de leurs plantations déclarées ;
  • sur les 53 cultivateurs déclarant le volume d’huile de palme produit, seuls 38 % du volume ont été certifiés comme durablement produits ;
  • seuls 54 % des membres de la RSPO « se sont fixé une sorte d’échéancier pour la certification de leurs plantations », avec seulement 36 % des membres fixant 2015 ou avant comme échéance ;
  • « seules 29 des 92 entreprises ont rédigé des échéanciers pour certifier les petits producteurs associés qui ont signé des contrats d’approvisionnement à long terme de leurs moulins en grappes de fruits ».

Le WWF a conclu que seule une « poignée » de membres « enregistraient des progrès adéquats vers la conformité à 100 % de la RSPO », la majorité des membres devant « évoluer plus vite si la RSPO veut atteindre son objectif de transformation du secteur de l’huile de palme vers la durabilité à 100 % ». D’après le site web de la RSPO, seulement 15 % de l’huile de palme sont certifiés RSPO.

L’évaluation du WWF doit être envisagée dans le contexte des critiques croissantes concernant l’impact de la production d’huile de palme sur les forêts tropicales. D’après un rapport publié sur le site web EurActiv.com, Greenpeace affirme que les nouvelles propositions de la CE pour l’examen des dispositions sur le changement indirect d’affectation des sols (ILUC) de la directive sur les énergies renouvelables (DER) n’ont pas donné suite aux conclusions des évaluations indépendantes de l’impact des modèles de production d’huile de palme sur les forêts tropicales. Greenpeace a soutenu que les propositions de la CE d’octobre 2012 avaient reconnu que « l’huile de palme était une des pires sources de biocarburants en termes de changement indirect d’affectation des sols ». L’examen des critères de la CE entendait répondre aux critiques scientifiques derrière les dispositions actuelles de la DER. D’après Greenpeace, la CE affirme maintenant que « la modélisation scientifique actuellement disponible sur l’ILUC n’était pas suffisamment solide pour permettre à la Commission de la prendre en considération dans la proposition réglementaire », et elle choisit maintenant « d’autres critères de durabilité pour la biomasse ».

Sur la base du rapport EurActiv, Greenpeace considère que la propre analyse de la CE reconnaît que « la demande supplémentaire de cultures vivrières telles que l’huile de palme pour la production de biocarburants peut avoir un impact significatif sur le changement climatique ». En critiquant l’approche de la CE vis-à-vis de la garantie de la durabilité des énergies renouvelables développées avec le soutien politique de l’UE, Greenpeace a également remis en question « la validité de la Table ronde pour vérifier que les sources d’huile de palme satisfont aux critères de durabilité ».

La RSPO a affirmé dans une déclaration que « l’huile de palme certifiée durable (…) ne contribue pas à une destruction massive des forêts tropicales précieuses ».

Commentaire éditorial

Le principal producteur d’huile de palme certifiée durable dans les pays ACP est New Britain Palm Oil Ltd (NBPOL) de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui figure parmi le peloton de tête des 20 % des entreprises en termes de superficie sur laquelle est produite de l’huile certifiée durable. Plus des trois quarts de la production de NBPOL proviennent de terres certifiées durables. Ceci aide NBPOL à se positionner sur les marchés européens, où elle dessert essentiellement les fabricants alimentaires.

S’agissant des nouveaux projets d’huile de palme lancés en Afrique, il semble nécessaire de garantir que la nouvelle production satisfait aux critères de durabilité, étant donné la demande croissante des consommateurs sur le marché de l’UE pour de l’huile de palme produite durablement. Nul ne sait si cela est effectivement le cas.

Toutefois, les investissements visant à garantir une production durable et la certification de l’huile de palme pourraient engendrer peu ou pas de bénéfices si l’intégrité du système de certification est remise en question. Cela pourrait également miner les stratégies de positionnement sur le marché adoptées par des entreprises bien établies telles que NBPOL.

De la même manière, si des exigences réglementaires faibles en matière de critères de durabilité sont introduites, cela portera atteinte aux avantages commerciaux pouvant être obtenus par les entreprises véritablement engagées dans des formes durables de production d’huile de palme.

Le renforcement des exigences réglementaires, notamment pour l’étiquetage, semble nécessaires si les nouveaux producteurs ACP veulent retirer des bénéfices des investissements réalisés dans les formes durables de production d’huile de palme.

Commenter

Termes et conditions