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Pression croissante pour des normes plus strictes applicables à l’huile de palme

18 janvier 2014

D’après Greenpeace, « plusieurs confiseurs se soustraient à leurs responsabilités en matière d’huile de palme durable en n’assurant qu’une conformité de leurs produits à des normes RSPO “inadéquates” ». Greenpeace affirme que les normes RSPO « ne parviennent pas à protéger les forêts tropicales et à réduire les gaz à effet de serre ». Greenpeace entend encourager les grands acteurs de l’industrie de la confiserie à « aller au-delà des normes RSPO et à s’approvisionner auprès de sources “réellement durables” ». Ce point de vue a été corroboré par l’Environmental Investigation Agency (EIA) basée à Londres, qui affirme que « l’adhésion à la RSPO n’est pas nécessairement synonyme de durabilité ».

Certains confiseurs répondent déjà à ces critiques. D’après le site web Confectionerynews.com, « Ferrero s’est récemment engagé à utiliser une huile de palme certifiée RSPO 100 % traçable et ségréguée d’ici la fin 2014 et à ce que ses fournisseurs ne détruisent pas les forêts riches en carbone et n’utilisent pas le feu pour défricher les terres ». Pour sa part, « Nestlé s’est engagé à ne pas être associé à la déforestation et a mis une politique d’approvisionnement responsable en place ». La société Mondelez International, quant à elle, « envisage de publier un plan d’action (…) détaillant les étapes pour éliminer d’ici 2020 les approvisionnements d’huile de palme produite sur des terres illégales ». Confectionerynews.com a précisé que le plan d’action engagera l’entreprise à acheter de l’huile de palme « qui ne détruit pas les forêts ou les tourbières » et qui « respecte les droits de l’homme ». Mars a approuvé publiquement les déclarations de Greenpeace selon lesquelles « les normes RSPO ne sont pas suffisantes », et s’est engagé à introduire une nouvelle politique en matière d’huile de palme en 2014.

La réponse de Hershey, cependant, a été jugée comme « insuffisante » par l’équipe de Greenpeace, tandis que United Biscuits affirmait que « les normes RSPO sont suffisantes », faisant remarquer qu’il utilise déjà uniquement une huile de palme certifiée durable.

Greenpeace soutient le Palm Oil Innovation Group qui évalue les producteurs et recommande les fournisseurs les plus durables. Parmi ceux-ci figure le plus grand exportateur d’huile de palme des pays ACP, New Britain Palm Oil Limited (NBPOL), basé en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L’UE, où les préoccupations en matière de durabilité sont les plus importantes, absorbe environ 15 % de la production mondiale  d’huile de palme : l’utilisation d’huile de palme par l’UE a augmenté « de 40 % entre 2006 et 2012, passant de 4,5 à 6,4 millions de tonnes ». Le groupe bancaire HSBC, accusé par l’EIA d’accorder des prêts finançant « certains des pires éléments [de l’industrie de l’huile de palme] », a souligné combien l’offre d’huile de palme durable dépasse la demande, indiquant que « 48 % de l’huile de palme durable n’ont pas trouvé acquéreur en 2012 ». HSBC considère que cela traduit les différentes priorités dans les marchés émergents, consommant 80 % d’huile de palme, et où les décisions de consommation sont davantage basées sur le prix que sur des considérations de durabilité.

La question de la durabilité de la production d’huile de palme n’est cependant pas qu’une question de normes de certification privées. Le site web Foodnavigator.com signalait en novembre 2013 que l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis avait mis en œuvre des règles sur l’huile de palme en 2012 « conçues pour punir cette culture », tandis que l’Agence affirmait que la règle « était conçue pour protéger l’environnement mondial ». Ceci semble refléter les craintes de l’American Soybean Association, qui voit depuis longtemps l’huile de palme comme une « menace latente » à la domination exercée par l’huile de soja sur le marché des huiles comestibles. 

Commentaire éditorial

La campagne de Greenpeace est symptomatique des pressions croissantes en matière d’approvisionnement durable exercées sur les fabricants desservant les marchés des pays développés. Bien que la demande sans cesse croissante d’huile de palme dans les marchés émergents implique l’existence d’un marché prêt à accepter à court terme une huile de palme non certifiée (85 % du marché), les priorités d’achat des consommateurs sont susceptibles de changer à mesure que les revenus augmenteront dans les marchés émergents.

Par conséquent, à plus long terme, il semblerait judicieux pour la nouvelle production d’huile de palme dans les pays ACP d’intégrer ces normes dans les plans d’investissement. Cela est important non seulement pour les producteurs ciblant les marchés de l’OCDE mais aussi pour la position concurrentielle de l’huile de palme sur les marchés mondiaux des huiles comestibles, étant donné la mauvaise presse dont souffre le produit en termes d’impact sur l’environnement.

L’amélioration de la réputation générale de l’huile de palme, par l’adoption de modes de production plus durables et moins néfastes pour l’environnement, semble être importante pour garantir la poursuite de la croissance de la consommation d’huile de palme dans les principaux marchés de l’OCDE, et pour que l’huile de palme ne soit pas reléguée, pour des raisons écologiques, à un rôle d’huile de dernier ressort.

L’incertitude entourant les normes futures et l’impact que cela peut avoir sur les décisions d’investissement des producteurs et les revenus suggère la nécessité d’instaurer un dialogue plus approfondi sur l’évolution future des normes de durabilité, de manière à garantir leur transparence et leur prévisibilité.

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