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Évolution de la situation du marché laitier mondial et européen

21 août 2014

Le rapport de la CE sur l’évolution de la situation du marché laitier et le fonctionnement du « paquet lait » de l’UE, publié en juin 2014, soulignait la « situation tout à fait favorable » dans le secteur laitier, avec des prix du lait de l’UE plus élevés de 17 % en moyenne en janvier 2014 par rapport à janvier 2013, soit « le prix moyen du lait le plus élevé jamais enregistré en janvier ».

Ceci est lié aux prix élevés obtenus pour une série de produits laitiers. D’après le rapport, « en octobre 2013, le prix moyen du beurre de l’UE a atteint un record de 423 €/100 kg. De la même manière, les prix du cheddar de l’UE ont atteint un niveau sans précédent de 407 €/100 kg en février 2014. Tous les prix des principaux produits laitiers ont augmenté en 2013 de plus de 20 % (23 % pour le beurre, 22 % pour le lait écrémé en poudre, 27 % pour le lait entier en poudre et 20 % pour le cheddar) ». Les évolutions de prix positives, liées en partie à la forte demande mondiale, n’ont pas nécessité d’achats à l’intervention de stocks publics en 2012/13, et il n’y a actuellement aucun stock public de beurre et de lait écrémé en poudre.

La CE note que les produits laitiers de l’UE avaient enregistré de « bonnes performances d’exportation (…) tout au long de 2012 ». À la fin 2012, cependant, une croissance supplémentaire des exportations a été limitée par une production de lait défaillante. De janvier à septembre 2013, les exportations de lait écrémé en poudre ont chuté de 31 % tandis que les exportations de beurre reculaient de 5 % par rapport à la période correspondante en 2012.

Les organisations d’agriculteurs ont ainsi appelé à une meilleure gestion de la transition vers un régime sans quotas.

Prix laitiers sur le marché de l’UE et mondial, variations annuelles (de mai 2013 à mai 2014) et mensuelles (avril-mai 2014)

UE-28 Monde
 

Moyenne mensuelle

(€/t)

Variation annuelle

(%)

Variation mensuelle

(%)

Moyenne mensuelle

($US/t)

Moyenne mensuelle

(€/t)

Variation annuelle

(%)

Variation mensuelle

(%)

Beurre 3 498 – 11,6 – 2,2 3 950 2 876 − 7,6 − 3,7
Fromage 3 932 + 12,5 – 1,6 4 617 3 362 + 0,4 − 5,3
Lait écrémé en poudre 2 874 – 7,0 – 6,1 3 963 2 886 − 16,4 − 8,0
Lait entier en poudre 3 371 – 8,7 – 5,1 4 075 2 968 − 21,7 − 6,3

Source : CE, « Commodity price dashboard », n° 24, 26 juin 2014 (voir ci-dessous).

Le rapport observait que les prix laitiers de l’UE et mondiaux avaient faibli au début de l’année 2014, mais que les « perspectives à moyen terme dans le secteur du lait et des produits laitiers sont favorables ».

Jusqu’en 2023, la CE table sur une augmentation significative de la production de lait dans un certain nombre de pays : Irlande (+ 20 %), Allemagne et Pays-Bas (+ 15 % chacun), Danemark, France, Autriche, Pologne, Estonie et Chypre (chacun au-dessus de 10 %), Belgique et Royaume-Uni (augmentation de moins de 5 %). Dans neuf autres pays, la production devrait fléchir, tout en restant relativement stable dans six autres. En 2023, les livraisons de lait de l’UE devraient être supérieures de 9,6 millions de tonnes aux niveaux de 2012.

Ces prévisions sont encore teintées d’incertitude, certaines entreprises françaises prévoyant de limiter les approvisionnements de lait, tout en mettant l’accent sur les produits à plus forte valeur ajoutée. En Irlande, en revanche, les autorités nationales anticipent une augmentation de la production de lait de 50 %, et les analystes suggèrent qu’un niveau de production encore plus élevé est possible au Royaume-Uni compte tenu des investissements récents.

Le lait supplémentaire produit permettra à l’UE d’augmenter « ses exportations vers le marché mondial et de maintenir une part des exportations mondiales proche de 60 % pour la poudre de lactosérum et d‘environ 30 % pour le fromage et le lait écrémé en poudre ». 

Commentaire éditorial

L’augmentation de la production de lait de l’UE, estimée à 9,6 millions de tonnes, sera largement utilisée pour desservir les marchés d’exportation. Bien que la Chine soit un marché en plein essor pour les exportations du secteur laitier de l’UE (voir article Agritrade « L’excédent du commerce agroalimentaire de l’UE continue d’augmenter », à venir en 2014), la concurrence sur le marché chinois s’intensifie, la principale entreprise laitière mondiale, Fonterra, étant bien placée pour desservir ce marché. Les laiteries américaines développent également leurs exportations vers la Chine.

Dans ce contexte, les entreprises laitières de l’UE s’emploient à développer des stratégies pour cibler les marchés en pleine croissance pour les produits laitiers en Afrique (voir articles Agritrade «  Les réponses des entreprises africaines et européennes à l’abolition des... », 12 mai 2014, et «  Nestlé va déployer un système d’usines modulaires en Afrique », 18 août 2014). Des questions clés se posent :

  • Comment cet intérêt croissant des entreprises européennes pour les marchés laitiers africains sera-t-il lié à la production de lait locale ?
  • Quelles mesures politiques les gouvernements africains peuvent-ils mettre en place pour encourager davantage d’investissement de l’UE dans la transformation locale à plus forte valeur ajoutée ?
  • Quelles mesures politiques les gouvernements africains peuvent-ils adopter pour garantir que l’engagement des entreprises européennes favorise une production de lait locale ? 

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