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FrieslandCampina reprend une entreprise laitière ivoirienne

06 novembre 2014

Le 1er septembre 2014, la coopérative laitière néerlandaise FrieslandCampina, appartenant à des producteurs, a annoncé qu’elle avait acquis l’entreprise laitière Olam International en Côte d’Ivoire, de même que le droit d’utiliser la marque « Pearl »  d’Olam pour le lait concentré sucré et le lait condensé « dans certains pays africains ».

L‘unité d’Olam à Abidjan « transforme du lait frais et de la poudre de lait local en lait concentré sucré et lait condensé pour le marché local », mais l’achat par la coopérative néerlandaise de la compagnie laitière Olam complète l’engagement existant de FrieslandCampina au Nigeria et sa présence sur les marchés d’exportation établis avec sa marque de lait condensé Bonnet Rouge (voir article Agritrade «  Développer la participation des entreprises néerlandaises dans l’approvi... », 15 avril 2013).

Le directeur des relations médias de FriedslandCampina, Jan-Willem ter Avest, a décrit l’achat de l’entreprise laitière Olam en Côte d’Ivoire comme étant « une opportunité d’exporter de la poudre de lait depuis les Pays-Bas vers la Côte d’Ivoire ».

Bien que faisant partie de la stratégie de long terme de FrieslandCampina, cette acquisition doit aussi être envisagée dans le contexte d’un marché touché par l’interdiction d’importation de la Russie sur les produits laitiers en provenance de l’UE. En 2013, FrieslandCampina a exporté du fromage vers la Russie pour une valeur de 50 millions €. En réponse à l’embargo russe sur les importations, quelques marchés alternatifs ont été trouvés pour le fromage existant produit pour le marché russe, mais désormais « la production de fromage destinée au marché russe a été suspendue ». Cela signifie que « davantage de poudre de lait est produite pour soulager le marché du fromage ».

Cette acquisition doit aussi être considérée dans le contexte d’un déclin de 44 % des prix de la poudre de lait aux enchères de GlobalDairyTrade courant 2014.

Commentaire éditorial

Qu’il s’agisse de l’acquisition, le 1er septembre 2014, par FrieslandCampina, de l’entreprise laitière Olam en Côte d’Ivoire, de la joint-venture de Arla avec Mata Holding en septembre 2013 pour reconditionner du lait en poudre en vrac dans ses nouvelles unités de transformation modulaires mobiles, de l’acquisition par Danone, en octobre 2013, de Fan Milk International ou du développement par Nestlé d’installations de transformation bon marché, un schéma commun transparaît dans les récents investissements des entreprises (voir articles Agritrade : «  Arla lance une usine de conditionnement de lait en poudre clé en main en... », 27 octobre 2013 ; «  Danone envisage de se développer en Afrique de l’Ouest », 19 janvier 2014 ; «  Nestlé va déployer un système d’usines modulaires en Afrique », 18 août 2014).

Ils impliquent tous, à différents degrés, l’établissement ou l’expansion de capacités locales de production de produits prêts à consommer à base de poudre de lait importée, contribuant ainsi à répondre rapidement à une demande africaine de produits laitiers en croissance rapide.

Ils fournissent également, bien sûr, un débouché pour la poudre de lait européenne, aussi bien dans le contexte de l’actuelle crise du marché résultant de l’interdiction russe d’importation de produits laitiers en provenance de l’UE qu’à la lumière de l’expansion prévisible des livraisons de lait européen aux laiteries suite à l’abolition des quotas de production laitière de l’UE.

Gérer la volatilité des prix des marchés laitiers mondiaux ou les perturbations des marchés fait partie intégrante des stratégies de développement des entreprises européennes. Établir des joint-ventures qui fournissent des débouchés pour la poudre de lait, indépendants de la volatilité des prix mondiaux et de la concurrence croissante des marchés chinois, peut être considéré comme un important moyen de gérer la volatilité. Étant donné la forte dépendance aux importations de la région d’Afrique de l’Ouest dans le secteur laitier, les investissements récents sembleraient suggérer que les marchés ouest-africains peuvent effectivement jouer ce rôle de « filet de sécurité ».

Les investissements doivent être replacés dans un contexte mondial plus large où les entreprises aspirent à s’orienter vers des exportations de produits laitiers à haute valeur ajoutée, ciblant principalement les marchés au-delà de l’Afrique subsaharienne, où un pouvoir d’achat plus élevé existe (par ex. le marché des laits infantiles en Chine ou les exportations de fromages de marque différenciés en termes de qualité).

Néanmoins, cette tendance s’accorde mal avec les efforts nationaux et régionaux en Afrique pour promouvoir l’approvisionnement local en lait en réponse à la demande urbaine croissante de produits laitiers fabriqués commercialement. Une convergence d’intérêts temporairement opportune risque, pour des raisons purement commerciales, de devenir un système bien établi d’intégration des unités de transformation laitière africaines dans des pratiques d’approvisionnement en matières premières orientées vers l’extérieur. On pourrait ainsi voir, en réponse à la demande urbaine croissante dans quelques régions, le secteur laitier africain se développer largement sur la base de matières premières importées, sans accorder une attention suffisante aux contraintes très réelles existant dans le développement des liens en amont avec la production locale de lait.

En termes de commerce régional, les schémas d’investissement actuels pourraient avoir un impact important sur les flux commerciaux entre les régions productrices de lait et les zones côtières, et entre les zones côtières et les marchés de l’intérieur. Dans ce contexte, les produits de lait reconstitué fabriqués dans les zones côtières pourraient entrer en concurrence avec les produits laitiers de l’intérieur fabriqués à partir de lait local. Cela dépendra en partie de la façon dont les nouveaux investisseurs feront usage des chaînes de distribution existantes mises en place par les entreprises établies localement.

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