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Nestlé va déployer un système d’usines modulaires en Afrique

17 août 2014

Des articles de presse indiquent que Nestlé a créé une usine modulaire qui peut être mise en place deux fois plus vite qu’une usine conventionnelle, à un coût entre 50 et 60 % inférieur. L’usine est composée de modules faciles à assembler dans le but d’offrir une « solution flexible, simple et rentable pour créer des sites de production dans les pays en développement ».

Le principal marché visé par ce type d’usine est l’Afrique, où « une manière rapide, flexible et bon marché » de pénétrer le marché est attendue. L’investissement dans ces pays est souvent jugé « risqué », étant donné le manque d’infrastructure et d’approvisionnement fiable en électricité. Le concept modulaire signifie que ce type d’usine peut être établi conformément aux exigences changeantes du marché, ou simplement démonté et transféré vers un autre site.

Les premiers pays ciblés sont tous en Afrique subsaharienne et incluent le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie. Les premiers investissements seront faibles, et une analyse minutieuse de la manière dont les activités se développent dans les différentes catégories de produits sera entreprise. Les premières usines seront mises en place dans un délai de un à trois ans. Les usines modulaires seront axées sur « des activités de transformation simples telles que le reconditionnement et le mélange de produits secs » plutôt que sur la fabrication de produits plus complexes.

Les représentants de Nestlé affirment que « le concept d’usine modulaire est très flexible pour le reconditionnement de café et de lait en poudre », et que ces produits, ainsi que les boissons à base de cacao, sont les catégories de produits les plus adaptées à ce type d’installation de fabrication.

La création de ces usines doit être envisagée dans le contexte de la volatilité des prix mondiaux des produits laitiers ; les prix ont chuté de 26 % (partant de niveaux très élevés) sur les quatre mois jusqu’à juin 2014, avant d’amorcer une certaine reprise. Les prix laitiers mondiaux ne devraient pas se redresser avant 2015 en raison des stocks chinois. Rabobank prévoit que les prix laitiers actuellement bas feront fléchir la croissance de la production de lait dans les principales régions productrices (de 4,7 % au cours du premier semestre de l’année à 1,8 % au cours du second semestre de l’année).

Au même moment, Nestlé a annoncé un nouvel accord d’approvisionnement de lait avec la coopérative laitière britannique First Milk, pour augmenter l’approvisionnement en lait frais utilisé pour ses marques Kit Kat et Nescafé (par exemple dans sa gamme de chocolats chauds et de cappuccinos Café Menu). Les volumes et les prix contractuels offrent aux producteurs de First Milk « une protection contre la volatilité des marchés ». Les nouveaux contrats semblent refléter « l’engagement de Nestlé à construire une relation basée sur une courte chaîne d’approvisionnement durable ». 

Commentaire éditorial

Nestlé a emboîté le pas d’Arla en développant des solutions de transformation à faible coût en vue de renforcer sa présence sur les marchés africains pour les boissons simples à base de lait, café et cacao (voir article Agritrade «  Arla lance une usine de conditionnement de lait en poudre clé en main en... », 27 octobre 2013). Ceci doit être mis en perspective avec les volumes croissants de lait en poudre de l’UE qui seront prêts à être exportés après l’abolition des quotas de production de lait de l’UE, et la volatilité des prix laitiers sur les marchés mondiaux.

Un accès rapide à des unités de transformation connexes, permettant le conditionnement du lait en poudre pour la vente au consommateur final, permet de réduire la vulnérabilité des entreprises telles que Nestlé et Arla à la volatilité des prix sur les marchés laitiers mondiaux.

Ces types d’investissements pourraient aider à stimuler la fabrication locale de produits laitiers simples pour satisfaire la demande locale en croissance, mais, si des liens avec les producteurs de lait locaux ne sont pas développés, ils pourraient saper les efforts nationaux visant à augmenter l’offre de lait mise sur le marché dans un certain nombre de pays ACP.

Cela soulève des défis importants de politique commerciale du secteur laitier, puisque la base de la régulation des importations de lait en poudre pourrait avoir des répercussions importantes sur le développement des chaînes d’approvisionnement des laiteries en lait local.

Au niveau des entreprises, l’importation de poudres de lait en vrac et le reconditionnement local pour répondre à la demande croissante semblent mal cadrer avec l’engagement proclamé par Nestlé de développer des relations basées « sur une courte chaîne d’approvisionnement durable ».

À cet égard, des leçons pourraient être tirées de l’expérience des opérations de FrieslandCampina au Nigeria, où des efforts sont déjà en cours pour augmenter l’approvisionnement local de lait et réduire l’utilisation de poudres de lait importées (voir article Agritrade «  Développer la participation des entreprises néerlandaises dans l’approvi... », 15 avril 2013).

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