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Développements du secteur du riz dans certains pays ouest-africains

22 mai 2014

Le département américain de l’agriculture (USDA) a publié un examen des tendances de la production du riz dans 11 pays ouest-africains (excepté le Nigeria), en mettant l’accent sur le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. Pour la campagne de commercialisation 2013/14, l’USDA estime que la production de riz augmentera de 11 % par rapport à celle de 2012/13, qui elle-même avait progressé de 20 % en comparaison avec 2011/12. Entre 2012 et 2015, la production globale de riz dans les pays sélectionnés devrait augmenter de 40 %, dans le contexte d’une croissance de 20 % de la consommation. Ceci devrait entraîner un déclin de 18,5 % des importations entre 2012 et 2015, d’après les estimations de l’USDA.

Les principaux pays où la production de riz devrait augmenter entre 2012 et 2015 sont la Côte d’Ivoire (+ 154 %), le Burkina Faso (+ 40 %), le Tchad (+ 27 %), le Sénégal (+ 26,8 %), la Guinée-Bissau (+ 23,8 %) et le Mali (+ 19,5 %).

La forte croissance de la production en Côte d’Ivoire fera du pays le plus gros producteur de riz parmi ceux examinés à l’horizon 2015. Cela fait suite à la mise en œuvre d’une stratégie nationale révisée du riz, qui a pour objet :

  • d'encourager les agriculteurs à utiliser des semences améliorées et de meilleurs équipements ;
  • de promouvoir des unités de transformation proches des zones de production ;
  • de promouvoir davantage d’investissements privés dans le secteur du riz.

L’objectif est d’atteindre une production de 2 millions de tonnes de riz usiné d’ici 2020. L’USDA considère que l’objectif du gouvernement d’autosuffisance en riz est réalisable, et estime que la hausse de la production entraînera un déclin substantiel des importations de riz de la Côte d’Ivoire (– 29 % entre 2012 et 2014, et – 43 % en 2015), malgré une augmentation estimée de 50 % de la consommation entre 2012 et 2015.

Production, importations et consommation de riz dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, 2012-2015 (en milliers de tonnes)

  Production Importations Consommation
  2012 2013 2014 2015 2012 2013 2014 2015 2012 2013 2014 2015
Burkina Faso 157 210 220 220 390 400 280 300 420 500 520 520
Côte d’Ivoire 550 984 1 200 1 400 1 400 1 150 1 000 800 1 400 1 900 2 000 2 100
Gambie 11 30 35 35 100 100 100 100 110 120 130 135
Guinée-Bissau 105 120 130 130 150 130 130 130 220 230 260 280
Guinée 1 098 1 110 1 250 1 200 340 360 340 350 1 360 1 390 1 480 1 500
Mali 1 130 1 250 1300 1 350 180 140 150 150 1 400 1 450 1 480 1 520
Mauri-tanie 85 100 110 100 170 100 100 100 170 180 190 200
Niger 8 3 25 25 280 280 300 300 283 278 300 325
Sénégal 276 320 290 350 1 200 1 000 1 100 1 100 1 325 1 350 1 400 1 450
Tchad 118 116 150 150 30 45 45 50 123 130 145 170
Togo 73 75 80 90 100 100 100 100 168 170 175 190
Total 3 611 4 318 4 790 5 050 4 270 3 805 3 645 3 480 6 979 7 698 8 080 8 390

Source : données CILSS et estimations FAS Dakar, citées dans USDA, « Senegal/West Africa », 14 mars 2014, tableau 1 (voir ci-dessous).

En revanche, la production au Sénégal devrait reculer de 9 % en 2013/14 du fait des mauvaises conditions météorologiques. Elle devrait reprendre le chemin de la croissance à mesure que les programmes de soutien du gouvernement seront mis en place. Cependant, l’analyse relève qu’il existe certains problèmes en matière d’acceptabilité du riz local sur les marchés urbains du Sénégal, et que des efforts doivent être faits pour améliorer la transformation du riz et la qualité des produits.

L’USDA note que, bien que le marché du riz soit généralement libéralisé dans les pays examinés, « les gouvernements respectifs ont pour mandat de réguler le marché ». Le gouvernement de la Côte d’Ivoire, par exemple, conserve le droit d’annuler les droits d’importation lorsque les prix du riz sur le marché mondial augmentent, tandis qu’au Burkina Faso le gouvernement « joue un rôle stratégique dans la distribution et la promotion du riz », par le biais d’une entreprise nationale qui achète le riz paddy et gère les stocks de riz.

Commentaire éditorial

La politique fructueuse du gouvernement pour stimuler la production de riz en Côte d’Ivoire, ainsi que le succès obtenu par un certain nombre de pays producteurs de riz ouest-africains, pourraient potentiellement être porteurs de leçons pour le Nigeria, qui entame une révision de sa politique commerciale actuelle sur le riz (voir article Agritrade « Hésitations vis-à-vis de la politique commerciale du Nigeria sur le riz », à venir en 2014).

Rappelons que la stratégie du riz révisée de la Côte d’Ivoire (2012-2020) repose davantage sur le renforcement de la production locale et moins sur l’adoption de mesures commerciales protectionnistes. Dans ce contexte, il convient de noter que la Côte d’Ivoire a mis l’accent sur la production de la qualité de riz demandée par les consommateurs plutôt que sur l’autosuffisance en riz per se. La politique de la Côte d'Ivoire en matière de riz est centrée sur un plus large accès des producteurs aux semences améliorées, à l’irrigation, aux intrants agricoles et à la mécanisation, et sur l’amélioration de leur accès aux marchés urbains en établissant des mécanismes de prix régulés qui garantissent les revenus des producteurs.

Le secteur du riz en Côte d'Ivoire attire non seulement des investissements nationaux mais également des investissements étrangers importants. Par exemple, en janvier 2013, Louis Dreyfus Commodities a signé un accord avec le gouvernement pour investir 60 millions $US dans la production de riz, tandis que d’autres entreprises telles que Olam et Mimran ont investi pour desservir non seulement les marchés nationaux mais aussi les marchés régionaux en croissance.  

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