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Le débat s'intensifie sur les droits de douane applicables au riz de la CAE

29 octobre 2014

Le Suivi du marché du riz de juillet 2014 de la FAO fait état de meilleures perspectives pour la production de riz en Afrique orientale. Comparée à la production moyenne de 2009 à 2011, la production de riz devrait atteindre un volume supérieur de 17 % en 2014. Malgré les premières craintes concernant les niveaux de production de 2014, la production de riz tanzanienne devrait dépasser de 200 000 tonnes celle de 2013, avec une récolte de 2,1 millions de tonnes (1,4 million de tonnes en équivalent riz blanchi), soit une hausse de 4 %.

Cette augmentation de la production a été attribuée à un accroissement des surfaces cultivées en riz et à des rendements atteignant 2 tonnes par hectare, contre 1,7 tonne en 2005. Le gouvernement a soutenu des systèmes d'irrigation, l'adoption de variétés améliorées de semences et des programmes de subventionnement d'intrants. Les importations de riz de la Tanzanie devraient ainsi tomber à 95 000 tonnes, contre 121 000 tonnes en 2013.

La production de riz du Kenya devrait se stabiliser au niveau record atteint en 2013 de 147 000 tonnes (95 000 tonnes en équivalent riz blanchi). Malgré cette tendance de la production, « le Kenya devrait augmenter ses importations de 4 % en 2014 à 420 000 tonnes ».

Les perspectives de production ont été moins favorables au Rwanda, où celle-ci a faibli du fait « de pluies erratiques et d'une pénurie d'intrants ». Malgré ces défis en termes de production, les importations de riz au Rwanda devraient rester stables.

S'agissant du commerce du riz, les mesures politiques des gouvernements jouent un rôle important. Bien que le tarif extérieur commun (TEC) de la CAE sur les importations de riz soit officiellement de 75 %, les États membres ont utilisé des exemptions nationales approuvées d'année en année.

En juin 2014, les ministres de la CAE ont convenu d'augmenter le droit de douane appliqué de 25 % à 35 %, au vu des protestations des agriculteurs concernant l'impact commercial des importations de riz à bas prix. Toutefois, l'Ouganda a refusé de s'engager envers le nouveau droit de 35 %, préférant maintenir un droit de douane de 75 % pour promouvoir la production de riz nationale.

Cet accord général signifiait que le gouvernement de la Tanzanie allait laisser expirer les exemptions tarifaires introduites en 2013, « afin de contenir la pression inflationniste ».

Dans le cas du Rwanda, en 2014, la FAO signale que des « concessions tarifaires moins favorables ont également été annoncées ». Le riz importé « se verra appliquer un droit de 45 pour cent (ou 200 $US la tonne, le plus élevé des deux montants étant retenu) jusqu'en juin 2015 ».

Le Kenya, pour sa part, tout en appliquant un droit de douane de 35 %, a augmenté le droit minimum par tonne à 200 $US contre 100 $US par tonne en 2013.

Les riziculteurs ont salué l'introduction de cette protection améliorée, les agriculteurs kényans réclamant également davantage d'investissements dans l'irrigation et plus de soutien pour l'approvisionnement en intrants.

Les importateurs de riz kényans, quant à eux, se sont plaints que la hausse tarifaire pourrait finir par exclure les petits importateurs du secteur d'activité. Enfin, les exportateurs de riz pakistanais affirment que les nouvelles taxes augmenteront les prélèvements totaux sur les importations de 400 000 tonnes de riz annuelles du Kenya de 180 millions $US à 260 millions $US.

À ce jour, les mesures du Kenya visant à augmenter la protection tarifaire dans le secteur du riz n'ont débouché sur aucune mesure compensatoire des autorités pakistanaises en ce qui concerne les exportations de thé du Kenya, pour lesquelles les concessions tarifaires avaient été convenues bilatéralement. 

Commentaire éditorial

Le TEC de la CAE offre certaines flexibilités aux gouvernements membres, par exemple celle d'accorder des exceptions pour répondre à des besoins nationaux spécifiques. Des efforts sont déployés depuis peu pour harmoniser l'application des droits de douane dans le secteur du riz, en partie pour combattre la « contrebande » de riz au sein de la CAE. Il s'agit là d'un processus complexe car le poids relatif à accorder aux intérêts des consommateurs et des producteurs varie en fonction des États membres, la consommation de riz ayant moins de poids en termes de sécurité alimentaire en Ouganda qu'ailleurs dans la CAE. L'élaboration des politiques est en outre compliquée par les processus d'urbanisation et l'augmentation des revenus, qui changent les modes de consommation et alimentent une hausse rapide de la demande de riz des consommateurs.

Bien que le choix de l'Ouganda d'appliquer le niveau de protection tarifaire le plus élevé ait permis de consolider l’essor de la production depuis 2000 (de plus du double, la production augmentant de 25 % entre 2009/10 et 2014/15), la croissance de la demande des consommateurs, estimée à 9,5 % par an, signifie que l'objectif d'autosuffisance n'est pas encore près d'être atteint.

Cette combinaison d’une hausse rapide de la demande des consommateurs et d’efforts visant à stimuler la production nationale face à l'extrême volatilité des prix mondiaux semble expliquer la flexibilité accordée aux gouvernements de la CAE pour fixer ce qu'ils considèrent comme des niveaux tarifaires appropriés à la situation nationale. Cela suggère également qu’il est nécesaire d'adopter une approche plus nuancée à l'égard des objectifs d'autosuffisance, étant donné l'augmentation rapide de la demande intervenue récemment.

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