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Les prix du riz restent stables malgré d’éventuelles interventions politiques indiennes

08 octobre 2012

Malgré une réduction des niveaux de production de riz de l’Inde et la revue à la baisse des prévisions de production au Cambodge, à Taïwan, en Corée du Nord, en Corée du Sud et au Népal, selon l’édition de juillet 2012 du Suivi du marché du riz (FAO), « la production mondiale devrait rester légèrement supérieure aux excellents résultats de 2011 ». « La production mondiale de riz paddy devrait atteindre 724,5 millions de tonnes (483,1 millions de tonnes équivalent riz usiné), comparée à la prévision précédente d'avril de 732,3 millions de tonnes (488,2 millions de tonnes équivalent riz usiné) ». Ceci est imputable à une forte croissance de la production en Chine, en Indonésie, en Thaïlande et une augmentation de 32 % de la production australienne.

En conséquence, « les prix du riz sont restés étonnamment stables après avoir gagné 2 pour cent en mai », comparés aux nettes augmentations des prix du blé et du maïs (+ 17,1 % et + 23 % sur le mois jusqu’au 9 août 2012).

La production de riz en Afrique, au même moment, devrait augmenter de 3 % et, ailleurs dans les pays ACP, de bonnes perspectives sont signalées pour la production de riz du Guyana, conformément à la tendance en Amérique du Sud. « Les stocks mondiaux de riz à la fin de la campagne de commercialisation 2012-2013 ont été revus à la hausse, passant de 164,5 millions de tonnes à 200 millions de tonnes (riz blanchi) ». Ceci implique une huitième année consécutive de hausse des stocks mondiaux de riz. En outre, « la Thaïlande doit libérer ses stocks abondants avant la récolte d’octobre, car ils pourraient avoir un impact sur les prix ». À la lumière de ces prévisions, la FAO ne prévoit aucune augmentation substantielle des prix du riz dans les prochains mois. Toutefois, elle fait remarquer que « la direction future des prix du riz demeure incertaine ».

La politique commerciale de l’inde dans le secteur du riz est cruciale à cet égard. Des articles de presse indiquent qu’actuellement la récolte indienne de riz « pourrait tomber bien plus tôt que ce que l’on avait pensé, grâce aux faibles pluies de la mousson ». Cela se traduit par une réduction des plantations de riz (– 4,76 %), dans un pays qui est pourtant le deuxième plus gros producteur de riz au monde. Les analystes notent que « les récoltes de riz de l’Inde ont gagné en importance sur la scène mondiale puisque le principal exportateur, à savoir la Thaïlande, a entamé un programme de stockage ». Cette mesure, conçue pour doper les revenus ruraux, a réduit l’offre disponible pour l’exportation.

Bien que le gouvernement indien examine « des mesures de contrôle du marché supplémentaires (…) pour maintenir les prix nationaux sous contrôle, il est peu probable qu’il impose des mesures de contrôle sur le riz, le blé et le maïs, à moins que les perspectives de production ne se détériorent plus encore ».

Dans ce contexte, l’USDA a affirmé que le régime pluviométrique aura également une influence sur la décision du gouvernement indien d’imposer ou non une interdiction d’exportation.

Commentaire éditorial

Dans le contexte de la forte hausse des prix du blé et du maïs (qui n’ont pas atteint semble-t-il des niveaux record), la stabilité des prix mondiaux du riz pourrait offrir un peu de répit aux importateurs alimentaires ACP sous pression. Ceci est particulièrement vrai au vu de la croissance de la demande de riz chez les consommateurs africains.

En Afrique de l’Ouest, par exemple, bien que la production moyenne de riz ait enregistré une croissance à deux chiffres chez les plus grands producteurs de riz (Guinée + 60 % et Mali + 82 %), doublé et triplé chez les plus petits producteurs de riz, et augmenté de 12 % sur le plus gros marché régional, le Nigeria, la consommation de riz a augmenté de manière encore plus spectaculaire, laissant un déficit de riz substantiel et croissant à combler par les importations. Des tendances similaires se dessinent dans d’autres régions africaines (voir Agritrade, Note de synthèse : Mise à jour, «  Secteur du riz », juin 2012).

En conséquence, les interventions politiques indiennes sont susceptibles d’être étroitement surveillées, et doivent être replacées dans le contexte de l’augmentation des cours mondiaux du riz essentiellement sous l’effet de décisions politiques, des cours qui ont atteint des sommets en avril 2008 (voir Agritrade, Note de synthèse : Mise à jour, «  Enjeux du commerce dans le secteur du riz pour les pays ACP », 28 février 2010). Cependant, le fait que les pays ACP et d’autres gouvernements de pays consommateurs de riz n’aient pas réagi à la couverture médiatique des interventions politiques éventuelles doit être souligné. Il y a un risque que les achats de panique, comme en 2007/08, ne génèrent une prophétie autoréalisatrice et ne stimulent des hausses de prix contre lesquelles le marché voulait se prémunir.

La transparence et l’ouverture de la politique indienne dans le secteur du riz semblent essentielles, tout comme des informations précises sur la disponibilité de l’offre mondiale de riz, afin d’amortir toute pression spéculative éventuelle sur les prix. 

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