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Appels à une action du gouvernement kényan pour contrer la chute des prix du thé

26 janvier 2014

Des informations de presse parues en novembre 2013 ont fait état des préoccupations croissantes du secteur du thé kényan après sept mois de prix en chute libre, certains craignant des dommages importants pour le secteur si la tendance de prix se poursuit. Les prix du thé étaient tombés à leur niveau le plus bas depuis 2008. En effet, la moyenne des cours internationaux du thé en octobre 2013 était de 40 % inférieure au record de 2009 et de 40 % inférieure au niveau d’octobre 2012.

En janvier, en réponse à ces chutes de prix, la Kenya Tea Development Agency (KTDA) a appelé le gouvernement kényan à « éliminer les taxes prélevées sur les feuilles vertes », à fournir des subventions aux engrais pour la production de thé et à créer un fonds de stabilisation pour protéger les agriculteurs contre la volatilité des prix.

La KTDA a affirmé que « le thé du Kenya était le plus coûteux aux enchères de Mombasa par rapport au reste des pays est-africains, notamment l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie et le Malawi, en raison des taxes et des coûts de production élevés », faisant observer que cela incitait les acheteurs à privilégier les thés non kényans aux enchères.

Des articles de presse ont indiqué que le secteur du thé kényan traversait une période difficile, certains responsables politiques kényans appelant à mettre un terme au monopole de commercialisation de la KTDA, malgré l’augmentation de 12,7 % des recettes de la KTDA pour l’exercice fiscal 2012/13. Cette hausse était le fruit d’un accroissement des volumes, avec une augmentation de 5 %/kg payée aux producteurs, malgré une baisse de 2 % du prix de vente net moyen par kg en 2013.

Le Conseil du thé du Kenya lance une campagne de répression contre les multinationales traitant avec des « colporteurs » de thé (c’est-à-dire des négociants qui achètent du thé en violation des engagements contractuels entre producteurs et entreprises de transformation), en menaçant de retirer les licences commerciales des multinationales.

Par ailleurs, la KTDA poursuit ses efforts pour promouvoir la production de thé durable, après avoir rejoint l’initiative pour le commerce durable d’Unilever et d’IDH (Pays-Bas), afin de doper la production de thé de 30 % en élargissant les programmes existants pour la promotion de meilleures pratiques en matière de cueillette de thé, d’utilisation de pesticides, de gestion des sols ou d’autres pratiques agronomiques. Le personnel de la KTDA affirme que la première phase de cette initiative, qui est en cours depuis 2009, s’est traduite par « de meilleurs rendements, une meilleure qualité, de meilleurs revenus [et] une meilleure gestion de l’eau ».

La KTDA continue également de promouvoir la certification Rainforest Alliance des usines de transformation du thé contrôlées par la KTDA. Jusqu’à présent, 54 usines ont été certifiées, tandis que 12 supplémentaires sont à divers stades de la certification. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts de la KTDA pour « garantir que toutes ses usines de thé se conforment aux normes internationales afin de gagner la confiance des acheteurs et des consommateurs qui (…) tiennent à la qualité du thé qu’ils achètent ». 

Commentaire éditorial

Le déclin des cours internationaux du thé n’est pas seulement un problème kényan, il s’agit d’un problème mondial. Avec les initiatives internationales soutenues par le secteur privé visant à promouvoir la production de thé durable, la volatilité des prix est un domaine dans lequel les acheteurs et les vendeurs qui se sont engagés dans la production de thé durable gagneraient à joindre leurs forces pour améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement et accroître la stabilité des prix. En attendant, les producteurs de thé de la région d’Afrique de l’Est pourraient se rassembler pour développer de meilleures méthodes de gestion de la volatilité des prix, en particulier au regard des diverses initiatives de durabilité en cours dans le secteur du thé. Ceci doit être basé sur une analyse complète des tendances des prix du thé et des facteurs influençant les développements de prix.

Même si la suppression du statut de quasi-monopole de la KTDA peut apporter certains bénéfices en termes d’efficience, l’amélioration des performances de gestion d’une organisation d’agriculteurs qui a déjà enregistré des succès pourrait s’avérer être une meilleure option.

L’amélioration de la trésorerie des agriculteurs dans le cadre des accords existants pourrait être une meilleure option pour gérer les activités des « colporteurs » de thé, puisque cela réglerait le problème sous-jacent au lieu de traiter les symptômes. La mise en place de mécanismes prévoyant un paiement anticipé plus régulier pour les approvisionnements de thé pourrait augmenter les liquidités des petits producteurs et résoudre ce problème.

Si la conformité aux normes internationales peut apporter des avantages en termes d’amélioration d’accès au marché et même de prix plus élevés, la certification peut être coûteuse et peut miner la compétitivité des prix du Kenya. Ce qui laisse à penser que davantage d’attention doit être accordée à la question de la répartition des coûts et bénéfices de la certification de la durabilité dans le secteur du thé, tout en développant dans le même temps les capacités de certification locale afin de réduire les coûts.

L’appel récemment lancé par le gouvernement au rassemblement des parties prenantes et au développement d’une politique pour l’industrie du thé peut être considéré comme un moyen de répondre aux multiples défis rencontrés.

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