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La production kényane de thé en baisse sur fond de craintes des impacts à long terme du changement climatique

06 octobre 2011

D’après certains articles de presse, des précipitations irrégulières ont engendré une baisse de 16,2  % de la production de thé au cours du premier semestre de l’année. D’après le Tea Board of Kenya, la production totale était de « 178,4 millions de kilogrammes de thé durant les six premiers mois de 2011 contre 212,4 millions de kilogrammes pour la même période de l’année précédente ». La production des petits agriculteurs a chuté de 124,3 millions de kg à 105,8 millions de kg, avec une production basée sur les plantations en forte baisse, de 88,1 millions de kg à 72,6 millions de kg.

Bien que la production ait chuté, la consommation locale de thé a augmenté de façon constante (de plus de 16  % au cours des six premiers mois de 2011) pour atteindre près de 10 millions de kg, « les conditionneurs ayant intensifié les activités promotionnelles pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux de leur santé », et la « stratégie mise en place par le Tea Board of Kenya pour promouvoir la consommation de thé pour une meilleure santé » ayant continué à porter ses fruits.

Les marchés étrangers pour le thé kényan se diversifient également. Les principaux marchés d’exportation du Kenya en 2010 étaient : l’Égypte (93 millions de kg), le Pakistan (76 millions de kg), le Royaume-Uni (73 millions de kg), l’Afghanistan (49 millions de kg) et le Soudan (31 millions de kg). Le Kenya satisfait environ à 22  % de la demande mondiale en thé.

Une nouvelle carte des zones de production du thé au Kenya suggère, cependant, que le changement climatique commence à avoir de sérieux effets sur les régions où le thé peut être produit. À la fin de cette décennie, les principales zones de production du thé actuelles pourraient devenir moins adaptées à cette culture et, en 2050, elles pourraient totalement disparaître. Le Centre international d'agriculture tropicale a averti que « les régions de culture du thé actuelles au Kenya vont radicalement changer ». La Kenya Tea Development Agency travaille avec l’agence allemande de développement et le Ethical Tea Partnership (Partenariat pour le thé équitable) sur un programme de trois ans pour préparer le secteur à faire face au changement climatique. 

Commentaire éditorial

Les cultivateurs de thé, à l’instar d’autres cultures agricoles, doivent s’adapter au changement climatique tout en augmentant leur production pour répondre à la demande croissante. La production étant en baisse, les prix devraient en théorie augmenter, ce qui compenserait les pertes des recettes d’exportation dues aux faibles volumes. Certaines de ces recettes pourraient être consacrées au financement de systèmes d’irrigation pour maintenir la production de thé dans les régions actuelles et l’introduire dans des régions où la culture du thé est encore inexistante.

En 2003, la Tea Association of Tanzania (TAT) a entamé des recherches sur la gestion de l’eau pour les cultures, notamment l’irrigation par goutte-à-goutte et la fertilisation du thé. La recherche était totalement axée sur la demande des parties prenantes, qui ont accepté de soutenir financièrement le Tea Research Institute of Tanzania (TRIT) par le biais de taxes prélevées sur les ventes de thé. D’après la Banque mondiale, ceci était la toute première initiative visant à améliorer l’irrigation du thé et constituait le plus grand système expérimental d’irrigation par goutte-à-goutte au monde. L’objectif était de réduire la consommation d’eau de 50 %, les frais de main-d’œuvre de 85 % et d’augmenter les rendements de 21  %. Cependant, les lacunes des politiques (taxes et coûts d’électricité élevés), ainsi que les sécheresses, n’ont pas facilité la mise en œuvre de ce projet.

En 2009, un projet similaire avait été lancé pour tester les systèmes d’irrigation adaptés aux petites exploitations afin d’augmenter les rendements et la qualité des produits cultivés. Parmi les différents produits et pays faisant partie du programme, un système d’irrigation par goutte-à-goutte pour le thé a été testé à la « Igoda Model Tea Farm ». Cependant, il est devenu évident que les investissements requis pour ce type d’initiative dépassaient les capacités financières des petits exploitants individuels. Par conséquent, il a été reconnu que les agriculteurs devaient se regrouper en organisations d’agriculteurs pour que les techniques de production dans le secteur du thé puissent être améliorées au vu des défis posés par le changement climatique.

Ces expériences mettent en exergue la nécessité d’adopter une réponse multi-facettes au changement climatique, dotée d’une aide financière adéquate pour promouvoir leur application commerciale dans les communautés concernées. 

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