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Développements mondiaux du secteur de la viande de bœuf

14 juin 2014

D’après les Perspectives de l’alimentation de la FAO de mai 2014, un rapport semestriel sur les marchés mondiaux des denrées alimentaires, la production mondiale de bœuf restera largement inchangée en 2013/14, à environ 68 millions de tonnes (+ 0,5 %). Cela est conforme à la tendance à une croissance limitée de la production ces dernières années. D’après la FAO, « la faible augmentation de la production mondiale est impulsée par les pays en développement, qui représentent collectivement près de 60 pour cent du total », la disponibilité et l’abattage du bétail augmentant au Brésil et en Argentine.

La FAO note combien le cheptel brésilien est en voie d’expansion, « une expansion soutenue par des améliorations au niveau de la productivité et des espèces élevées », les prix mondiaux du bœuf stimulant une utilisation plus importante de l’alimentation animale pour maintenir le poids du bétail. Le Paraguay et l’Uruguay envisagent également de développer la production en réponse aux prix mondiaux plutôt favorables. En revanche, ces dernières années, le gouvernement argentin a limité les exportations, mettant l’accent sur la demande intérieure.

En Chine, une croissance modérée de la production est prévue avec l’abattage du cheptel laitier par les petits exploitants face aux normes laitières plus strictes.

En Afrique, une pluviosité suffisante a amélioré les pâturages, générant une augmentation modérée de la production, à l’exception de l’Afrique de l’Est, où des retards dans l’arrivée des pluies ont provoqué des dégâts aux pâturages et limité la croissance de la production. La situation au Kenya a été aggravée par des épidémies de fièvre aphteuse, et des restrictions sur la circulation du bétail ont été introduites pendant la mise en œuvre d’un programme de vaccination de masse.

La sécheresse dans certaines régions d’Afrique du Sud est également susceptible de freiner la croissance de la production.

Contrairement aux tendances de production dans les pays en développement, la production de bœuf globale dans les économies développées devrait chuter à 28,5 millions de tonnes (un déclin de 1,9 %), les États-Unis étant en tête. Dans l’UE, au même moment, « la contraction à long terme du cheptel bovin ralentit », du fait de l’abolition des quotas de production de lait de l’UE. En conséquence, une faible augmentation de la production de bœuf de l’UE est prévue.

Le rapport note que « le commerce mondial de viande de bœuf devrait augmenter de 3,5 pour cent, à 9,4 millions de tonnes, malgré le fait que les prix internationaux soient à des niveaux exceptionnellement élevés ». La Chine « devrait enregistrer une forte hausse des importations », avec des achats estimés à « 1,2 million de tonnes en 2014, soit 18 % de plus que l’année passée », ce qui représente le double des importations de 2012. Cela confirmera la Chine comme principal marché mondial pour le bœuf. La demande en Chine devrait poursuivre son ascension grâce à « la hausse des revenus, et l’augmentation des repas pris en dehors de la maison ». La demande de bœuf a également été stimulée par l’épidémie de grippe aviaire de 2013, qui a détourné certains consommateurs de la viande de volaille.

Les exportations brésiliennes de bœuf devraient augmenter de 8 % et les exportations indiennes de 6 %, en réponse à la forte demande et aux prix élevés. L’indice des prix du bœuf de la FAO est passé de 135 en 2009 à 197 en 2013, et a continué à augmenter, pour atteindre 212 en mars 2014, avant de retomber à 210 en avril 2014.

Commentaire éditorial

La croissance actuelle de la demande chinoise de bœuf pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour les exportations de bœuf ACP, aussi bien pour le bœuf de qualité supérieure utilisé dans la restauration que le bœuf de qualité inférieure pour les marchés de masse.

Toutefois, des questions clés se posent :

  • Quels prix pourraient être obtenus pour différentes découpes de bœuf sur le marché chinois ?
  • Seraient-ils susceptibles de dépasser ceux en vigueur sur les marchés existants ou alternatifs ?

S’agissant de la promotion du développement structurel des secteurs du bœuf ACP au travers de la diversification de marché, l’identification des segments de marché mieux cotés pour le bœuf à plus forte valeur ajoutée en Chine semblerait être un défi important qui se doit d’être relevé.

La plupart des secteurs du bœuf ACP ont une trop petite taille pour entreprendre cette tâche seuls. Un programme ACP multi-pays spécifique au secteur du bœuf semblerait cependant utile pour :

  • cartographier les structures changeantes de la demande chinoise pour la viande de bœuf ;
  • identifier les marchés de niche potentiels qui offrent de meilleurs retours financiers que les marchés traditionnels ;
  • soutenir les premières visites de prise de contact ; et même
  • encourager les premiers contacts d’entreprise à entreprise.

En outre, depuis que la conclusion de protocoles sanitaires et phytosanitaires (SPS) et de sécurité des denrées alimentaires est une condition sine qua non pour les exportations de bœuf vers la Chine, un programme pan-ACP visant à établir les paramètres généraux des exigences SPS et de protocole de quarantaine de la Chine pour le commerce du bœuf gagnerait à être mis en place. Un tel programme pourrait aider à surmonter les contraintes de capacité institutionnelle existantes, non seulement dans de nombreux pays ACP mais aussi dans l’Administration chinoise de la supervision, de l’inspection et de la quarantaine, qui est de plus en plus sollicitée par des tierces parties pour des négociations de protocole SPS. 

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