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Les exportations de bœuf namibien diminuent avec la reconstitution des stocks après la sécheresse tandis que le Zimbabwe envisage de reprendre les exportations de bœuf

22 juin 2014

D’après les statistiques du Meat Board de la Namibie, les exportations de bœuf vers les marchés européen et norvégien durant le premier trimestre 2014 ont chuté à 1 621 tonnes de morceaux désossés réfrigérés et congelés, contre 2 164 tonnes lors de la même période en 2013. Ceci fait suite à un déclin du nombre de têtes de bétail abattues pour exportation de 26 008 à 16 682 têtes (– 35,9 %). La diminution du nombre de têtes de bétail commercialisées était encore plus prononcée, avec un recul de 52,6 %. Cela traduit une baisse plus drastique de l’abattage par les bouchers locaux ainsi qu’un déclin plus accentué des exportations d’animaux vivants vers l’Afrique du Sud (– 58,4 %).

Commercialisation du bétail namibien (1er trimestre 2013 et 1er trimestre 2014, en têtes de bétail)

  1er trimestre 2013 1er trimestre 2014 Variation (%)
Total du bétail commercialisé 95 585 46 476 – 52,6
Bétail abattu pour exportation 26 008 16 682 – 35,9
       dont exportations vers l’UE
et la Norvège (tonnes)
2 164 1 621 – 25,1
Exportations d’animaux vivants
vers l’Afrique du Sud
57 030 23 741 – 58,4
Bouchers 10 387 5 806 – 44,1
Zones communales du Nord 2 160 247 – 88,6

Sources : The Namibian, « Beef exports decrease during 2014 », 28 mai 2014, et Meat Board of Namibia, « Cattle marketed » (voir ci-dessous).

Le déclin du nombre de têtes de bétail commercialisées est lié aux niveaux élevés d’abattage durant l’année 2013 du fait de la sécheresse (+ 13,7 % par rapport à 2012) et au processus en cours de reconstitution des stocks après la période de sécheresse.

Un rand plus fort au cours du premier trimestre de 2014 affecte les recettes d’exportation sur les marchés étrangers, ce qui peut générer des prix payés aux producteurs plus bas au cours de l’année 2014. Toutefois, cela pourrait être compensé par les prix plus élevés sur les marchés de l’UE pour les morceaux à plus forte valeur ajoutée durant l’année 2014.

En 2013, le marché norvégien n’a absorbé que 8 % du volume total de viande exporté par la principale entreprise namibienne exportatrice de bœuf, Meatco, mais a généré 23 % des recettes de Meatco. En revanche, le marché sud-africain a absorbé 40 % des exportations totales en volume, mais n’a généré que 27 % des recettes totales.

Ceci reflète la stratégie de commercialisation de Meatco consistant à vendre des morceaux de bœuf individuels sur les marchés les mieux cotés pour chaque morceau.

Les recettes relatives sur les différents marchés ont débouché sur une modernisation et un développement de la capacité de désossage à l’abattoir Windhoek de Meatco, ce qui augmentera le nombre de carcasses pouvant être désossées de 360 à 420 par jour. Le bœuf à destination des marchés européens devant être désossé, cela permettra d’augmenter le volume de bœuf pouvant être transformé pour exportation vers ces marchés.

Toutefois, Meatco note sur son site web que, « si la Namibie venait à ne pas signer l’APE, les producteurs de bœuf namibiens pourraient perdre ce libre accès au marché ». Les exportations du pays se verraient appliquer des droits d’importation, ce qui « serait très coûteux pour les entreprises exportatrices de viande ».

Par ailleurs, selon la presse zimbabwéenne, le Zimbabwe envisagerait de « relancer les exportations de bœuf vers le marché de l’Union européenne très lucratif ». D’après un ministre, le gouvernement entend lancer « une stratégie nationale pour la production de bétail en vue de son exportation ». Le Zimbabwe n’a plus exporté de bœuf sur le marché de l’UE depuis 2001, lorsque les exportations avaient été suspendues en raison d’une épidémie de fièvre aphteuse. Pour relancer les exportations vers l’UE, le Zimbabwe devra rétablir « le cordon sanitaire à travers le pays » et les zones dites verte, rouge et blanche pour le statut de la fièvre aphteuse. 

Commentaire éditorial

Malgré l’incertitude entourant l’accès futur au marché de l’UE, Meatco continue d’investir dans le développement de sa capacité à exporter vers ces marchés plus lucratifs. Les raisons en sont évidentes : dans les trois années jusque janvier 2013, Meatco a augmenté ses bénéfices sur les ventes vers le marché sud-africain de 36 %, mais, au cours de la même période, l‘entreprise a accru ses bénéfices de 130 % sur les ventes vers le marché norvégien et de 60 % vers le marché de l’UE. Les marchés européens restent de loin les plus rémunérateurs pour la production de bœuf de qualité supérieure de la Namibie.

Ceci explique l’intérêt du Zimbabwe à relancer les exportations vers le marché de l’UE. Toutefois, l’expérience namibienne souligne également l’ampleur des défis qui seront rencontrés pour se conformer non seulement aux exigences sanitaires et phytosanitaires (SPS) les plus strictes de l’UE mais également aux exigences de marché, qui sont devenues bien plus drastiques depuis les dernières exportations du Zimbabwe vers l’UE en 2001.

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