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Les questions de durabilité gagnent de l’importance dans le secteur de la viande bovine

10 mai 2014

En mars 2014, différentes initiatives liées à la promotion d’un mode de production de bétail plus durable ont été lancées. La première a été la mise à disposition du public du projet « Principes et critères pour une viande bovine mondiale durable » de la Table ronde mondiale pour la viande bovine durable (GRSB). La GRSB a rassemblé « les producteurs et les associations de producteurs, le secteur de la transformation, les entreprises de vente au détail, les organisations de la société civile et les tables rondes régionales » pour identifier « les domaines clés à améliorer dans la chaîne de valeur de la viande bovine pour garantir [que] la production de viande bovine est saine sur le plan environnemental, socialement responsable et économiquement viable partout dans le monde ». Une importance égale est attachée aux préoccupations liées à la durabilité environnementale, sociale et économique.

La GRSB a défini dix critères à respecter dans la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles, six critères pour traiter les questions liées au travail et aux communautés, huit critères pour les questions de santé et de bien-être des animaux, trois critères pour les questions de sécurité alimentaire et neuf critères pour l’efficacité et l’innovation dans le secteur de la viande bovine. Il ne s’agit pas d’un schéma de certification mais plutôt d’une démarche visant à fournir « une compréhension de base commune » des questions de durabilité dans le secteur de la viande bovine.

Les démarches vers l’établissement de normes de durabilité pour la production de viande bovine sont sous-tendues par la crainte que, si ces sujets ne sont pas traités, davantage de consommateurs des marchés des pays développés pourraient se détourner du bœuf pour des questions éthiques.

La deuxième initiative est la diffusion des Directives pour la durabilité de l’alimentation mondiale développées par la FAO dans le cadre d’un processus multi-acteurs. Les directives prendraient déjà en compte les « principales recommandations du Guide sur l’empreinte environnementale des produits développé par la Commission européenne », et visent à établir « une approche harmonisée, reposant sur des bases scientifiques, pratique et internationale pour évaluer les performances environnementales des chaînes d’approvisionnement alimentaire ». Un processus de consultation publique est ouvert jusqu’au 31 juillet 2014.

Mars 2014 a également été la date de l’établissement d’une « feuille de route » actualisée pour un approvisionnement responsable en soja par la Fédération européenne des producteurs d’aliments pour animaux (FEFAC). Cette feuille de route actualisée comprend des projets pour mettre en place un système indépendant de référencement des systèmes de certification existants. Son principal objectif est de « promouvoir des solutions de marché intégrées pour l’approvisionnement des marchés alimentaires européens en produits de soja responsables ».

Les directives, selon la FEFAC, doivent être considérées dans un contexte de pénurie en protéines animales dans l’UE et de préoccupations du public quant à l’impact environnemental, social et économique des importations alimentaires de l’UE. La FEFAC identifie cinq questions clés pour l’approvisionnement responsable en produits de soja :

-       des conditions de travail responsables ;

-       l’interdiction d’achats de terres déforestées illégalement ;

-       la promotion de bonnes pratiques agricoles en matière d’utilisation de produits agrochimiques ;

-       le respect de l’utilisation légale des terres/des droits fonciers.

L’industrie s’engage également à :

-       « promouvoir la production et l’approvisionnement de farine de soja produite de façon responsable vers l’Europe » ;

-       développer « un système régulier de référencement, qui sera transparent et géré de façon indépendante » ;

-       mettre en place un « critère minimum pour faciliter la génération d’un volume de marché pour la fourniture de farine de soja produite de façon responsable aux consommateurs européens » ;

-       « une approche par étapes pour une amélioration continue qui permette la constitution d’un volume de marché ».

Commentaire éditorial

Les questions de durabilité dans le secteur de la viande bovine pourraient devenir de plus en plus un sujet de préoccupation pour les consommateurs dans les années à venir. La mise en place de directives mondiales communes pour déterminer la durabilité qui soient sensibles aux modèles de production dans les différentes régions pourrait potentiellement jouer un rôle pour éviter des schémas nationaux de durabilité discriminatoires.

Néanmoins, cela nécessitera de mener des discussions sur la production durable de viande bovine dans les forums où les questions politiques liées à la réglementation des schémas de durabilité du secteur privé peuvent être sérieusement débattues, afin d’éviter que la certification de la durabilité ne soit utilisée comme une forme de discrimination commerciale. Cela peut inclure les forums ministériels ACP-UE, les structures de consultation sur le commerce basées sur les APE ou l’OMC, en fonction des thèmes spécifiques à traiter. 

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