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Un examen des politiques commerciales du secteur de la volaille du Ghana est en cours

22 juin 2014

En mai 2014, le président du Ghana s’est engagé vis-à-vis des producteurs de volaille à ce que le gouvernement utilise une combinaison de mesures de soutien de la production et de mesures commerciales pour doper la production de volaille du Ghana. Il a évoqué l’idée de transformer le Ghana en « exportateur net de volaille au cours des prochaines années ».

La politique d’importation est également en cours de révision. Le ministre de l’alimentation et de l’agriculture est en dialogue avec la Ghana Poultry Farmers Association depuis février 2013 pour examiner comment le système de licences d’importation du Ghana pourrait être utilisé pour faire baisser les niveaux élevés des importations de volaille.

En mars 2014, après des consultations avec les producteurs, financiers, commerçants et transformateurs, le gouvernement s’est engagé à renforcer les procédures de licences d’importation. En mai, le ministère de l’alimentation et de l’agriculture annonçait que les importateurs ne se verraient accorder une licence d’importation pour faire entrer de la volaille au Ghana que s’ils achetaient d’abord 40 % du volume requis auprès des producteurs locaux.

Par ailleurs, le gouvernement cherche à promouvoir un usage plus intensif des intrants approvisionnés localement dans le secteur de la volaille, le ministère de l’alimentation et de l’agriculture affirmant que la délivrance de licences sera utilisée pour développer les marchés pour les entreprises locales.

Parallèlement à ces mesures commerciales, les efforts se poursuivent pour améliorer l’offre locale d’alimentation pour la volaille. Parmi ces actions, il y a l’examen des possibilités d’utiliser le manioc dans l’alimentation pour la volaille et la fourniture d’une aide financière aux investissements liés à l’alimentation animale, telle que celle récemment apportée à l’Association des producteurs de volaille du Grand Accra en vue d’établir « une usine intégrée pour la fabrication d’aliments pour la volaille d’une capacité de cinq tonnes ». Le gouvernement envisage également de soutenir une initiative de la Ghana National Association of Farmers visant à produire 70 millions de poulets à la cinquième année du projet, ce qui exigerait jusqu’à 350 000 tonnes d’alimentation animale.

Ces plans doivent être considérés au regard des niveaux de production de volaille actuels qui ne satisfont que 10 % de la demande des consommateurs du Ghana. 

Commentaire éditorial

L’initiative récente de politique commerciale pour le secteur de la volaille du Ghana fait suite à l’annonce par le gouvernement de sa volonté d’utiliser plus activement les instruments de politique commerciale lorsque l’infrastructure institutionnelle pour la gestion du commerce international sera en place (via la Commission du commerce international envisagée dans le pays) (voir article Agritrade «  Le gouvernement du Ghana entend réviser ses politiques commerciales pour... », 17 mai 2014).

L’utilisation des licences d’importation pour renforcer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement locales s’est avérée fructueuse dans d’autres pays ACP et dans d’autres secteurs, plus particulièrement dans le secteur horticole namibien.

En Namibie, un dialogue intense entre les parties prenantes le long de la chaîne d’approvisionnement a été exigé pour jeter les bases de l’élargissement progressif des exigences d’achat local. Un processus similaire de consultation a été lancé au Ghana et un conseil de la volaille a été formé pour réglementer le secteur.

Toutefois, la fixation d’objectifs réalistes en termes d’achats au niveau local, basés sur les capacités de production actuelles et à venir, a été capitale pour le succès du système namibien. Initialement, les objectifs d’achats au niveau local étaient faibles (5 % des besoins d’importation) et ils n’ont été graduellement augmentés que lorsque les objectifs de volume et de qualité de la production étaient atteints. Ceci suggère la nécessité de fixer des objectifs d’achats locaux de volaille ghanéenne proportionnels aux capacités de production actuelles et à venir. Dans ce contexte, le gouvernement ghanéen met en place des initiatives complémentaires du côté de l’offre pour améliorer les approvisionnements locaux en produits de la volaille.

Un autre élément important du système horticole namibien était l’engagement ferme du secteur privé pour un processus transparent d’allocation des licences d’importation, via un organe officiel dans lequel les parties prenantes du secteur privé étaient pleinement représentées. Des mécanismes institutionnels transparents similaires pour l’allocation des licences d’importation dans le cadre du système proposé sembleraient nécessaires au Ghana pour maintenir l’engagement des parties prenantes vis-à-vis du nouveau système. Le Conseil de la volaille pourrait potentiellement jouer ce rôle, même s’il est nécessaire qu'il soit reconnu sur le plan juridique.

La nouvelle approche est toutefois entourée d’incertitude quant à sa conformité avec les engagements d’APE du Ghana. L’article 18 engage le gouvernement ghanéen à éliminer « toutes les interdictions ou restrictions sur les importations ou exportations entre les Parties (…) que ce soit par le biais de quotas, licences d’importation ou d’exportation ou d’autres mesures (…) dès l’entrée en vigueur de cet Accord ».

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