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Première réunion de mise en œuvre de l’APE organisée dans les Caraïbes

09 août 2011

La première réunion du Comité du commerce et du développement établi dans le cadre de l’APE CARIFORUM–UE a été organisée à la Barbade le 9 juin 2011. Cette réunion se concentrait sur l’analyse de la mise en œuvre des engagements liés à l’APE. Les représentants du CARIFORUM ont cherché à « faire comprendre à l’UE l’importance d’un soutien continu [aux industries particulières] dans la région et formuler leur préoccupation concernant l’érosion du régime préférentiel – concernant les accords de l’UE avec des pays tiers ».

Sur des questions spécifiques liées à l’agriculture, les besoins en matière de soutien pour la restructuration du secteur caribéen du rhum ont été mis en évidence. Peter Thompson, Directeur de l’unité Développement et APE de la CE, a expliqué concernant les réductions tarifaires que « certains pays avaient déjà lancé le processus alors que d’autres pas, à cause de contraintes en termes de capacité ». Il a cependant souligné que « leur échec n’était pas dû à un manque d’engagement » et que l’UE contribuera à « les aider à transformer leur engagement en action ».

Un engagement a été pris de travailler sur un  « événement de coordination de type aide pour le commerce et de mobilisation de ressources en 2012 » en reconnaissance de « l’ampleur des exigences financières pour la mise en œuvre de l’APE à venir, aux niveaux régional et national ».

Les analystes politiques ont relevé que le secrétariat du CARIFORUM et cinq gouvernements des Caraïbes ont organisé des unités de mise en œuvre de l’APE, mais qu’aucun mécanisme n’a été mis en place pour surveiller que les avantages attendus du premier APE complet signé se réalisent bien. Il est reconnu que d’importantes contraintes financières et humaines freinent la mise en œuvre des engagements liés à l’APE, alors que 30 mois après la signature de l’accord, il s’avère toujours difficile de constater les avantages attendus.

Pendant ce temps, le commerce agricole évolue  rapidement. Dans le secteur de la banane, alors que les îles du Vent ne fournissent plus le marché de l’UE à cause des dégâts provoqués par les ouragans, la République dominicaine et le Suriname ont pu tirer profit des prix élevés en 2010 en augmentant leurs exportations de bananes vers l’UE de 33 % et 22 % respectivement. En effet, des articles de presse indiquent que, au cours des quatre dernières années, la République dominicaine « a triplé ses ventes en  Espagne », 25 % de la production nationale de bananes étant exportés vers le marché européen.

Dans le domaine des exportations non traditionnelles, Antigua a lancé sa première expédition  de mangues vers le marché du Royaume-Uni. Actuellement, jusqu’à 70 % de la production annuelle potentielle d’Antigua de 20 000 tonnes pourraient être perdus à cause du manque d’opportunités de marché. Les exportations horticoles de la République dominicaine vers l’UE (ainsi que vers les États-Unis et le Canada) se développent également.

Dans le secteur sucrier, les efforts régionaux de restructuration se poursuivent. En République dominicaine, Central Romano Corporation a enregistré une production record de sucre raffiné (181 516 tonnes) étant donné sa production totale s’élevant à 430 000 tonnes de sucre brut cette saison. Cette production accrue de sucre raffiné est principalement destinée au marché intérieur dominicain.

Commentaire éditorial

Dans des secteurs comme le sucre, compte tenu des évolutions des prix sur les marchés de l’UE, des États-Unis et mondiaux, les efforts de restructuration ne sont certainement pas seulement destinés à maintenir un positionnement sur le seul marché de l’UE pour le sucre brut. L’aide à la restructuration mobilisée tout au long du processus d’APE devrait peut-être se focaliser davantage sur le soutien à la transformation pour l’obtention de produits à plus forte valeur ajoutée pour les marchés nationaux, régionaux et même internationaux.

Cela pourrait constituer un dilemme pour la Commission européenne et les États membres de l’UE, ne souhaitant sans doute pas que le financement de l’UE soit utilisé pour soutenir la production et la diversification de marché au-delà de l’UE. Ce problème s’est déjà posé dans le cadre du Programme de développement intégré pour le secteur du rhum des Caraïbes. Cela pourrait être le genre de problème à résoudre dans le cadre du dialogue entrepris au sein du Comité du commerce et du développement. Le processus de restructuration soutenu par l’‘aide pour le commerce’ en serait libéré, afin de permettre aux opérateurs privés du marché des Caraïbes de poursuivre les ajustements de la production et de marché cohérents avec les opportunités des marchés émergents, où que ce soit. Nous pourrions ainsi constater qu’il y a autant de marchés offrant des prix élevés pour du rhum de marque de haute qualité en Chine et en Australie que dans l’UE, et que l’assistance pour la restructuration pourrait être déployée de manière plus rentable si elle soutenait les efforts de développement de marché dans ces pays plutôt que dans les marchés individuels de l’UE.

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