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L’OMC et les restrictions commerciales liées au bien-être animal

17 août 2014

La réunion du Comité sur la viande de veau de l’Office international de la viande qui s’est tenue à la mi-juin 2014 a abordé les éventuelles répercussions pour le secteur international de la viande de la décision de l’Organe d’appel de l’OMC relative à la plainte déposée en 2009 par le Canada contre les restrictions commerciales de l’UE sur l’importation de produits dérivés du phoque. « D’après le Canada, le règlement en question interdit l’importation et la vente de produits dérivés du phoque sur le marché de la CE. »

Bien que l’organe de l’OMC ait déclaré que les exceptions permettant l’importation de certains produits dérivés du phoque étaient incompatibles avec un certain nombre d’articles de l’OMC, le régime global de l'UE relatif aux produits dérivés du phoque « ne viole pas l'article 2.2 de l'Accord OTC parce qu'il réalise dans une certaine mesure l'objectif consistant à répondre aux préoccupations morales du public de l'UE concernant le bien-être des phoques, et parce qu'il n'a pas été démontré qu'une mesure de rechange pouvait apporter une contribution équivalente ou supérieure à la réalisation de cet objectif ».

Toutefois, l’Organe d’appel a constaté que « l'Union européenne n'avait pas démontré que le régime de l'UE applicable aux produits dérivés du phoque satisfaisait aux prescriptions du texte introductif de l'article XX. En conséquence, l'Organe d'appel a conclu que l'Union européenne n'avait pas justifié son régime applicable aux produits dérivés du phoque au regard de l'article XX du GATT de 1994 ».

Le chercheur principal Jacques Servière a affirmé sur le site web de l’INRA que la décision de l’Organe d’appel de l’OMC implique que l’UE « peut refuser l’importation de produits dérivés du phoque en raison du traitement des animaux ». Selon lui, cela crée un précédent en vertu duquel le commerce de certains produits de la viande pourrait être contesté pour des raisons de bien-être animal.

Les implications de la décision de l’OMC doivent être envisagées dans le contexte d’une « sensibilisation croissante du public aux questions de bien-être animal dans la production de la viande », grâce aux campagnes de sensibilisation plus fréquentes et au lobbying des défenseurs du bien-être animal. M. Servière considère à cet égard que le secteur international de l’élevage doit s’engager plus concrètement sur les questions de bien-être animal. 

Commentaire éditorial

Les pays ACP exportant, ou espérant exporter, de la viande de bœuf vers l’UE pourraient utilement demander une clarification au Secrétariat de l’OMC pour savoir dans quelle mesure la décision de l’Organe d’appel de l’OMC sur les produits dérivés du phoque (Différend DS400) crée un précédent pour l’application de mesures de restriction du commerce dans le secteur de la viande, en réponse aux préoccupations morales concernant le bien-être animal.

Il convient de noter que, pour certains pays ACP, la sécurité de la viande (et potentiellement les préoccupations en matière de bien-être animal) n’est pas simplement un problème affectant le commerce international mais est aussi un problème pour le commerce national du fait du marché du tourisme en pleine croissance. À l’avenir, par conséquent, la capacité des producteurs ACP à traiter vraiment les questions relatives au bien-être animal pourrait avoir des implications pour les exportateurs de viande ACP ainsi que pour accéder à certains segments haut de gamme du marché national.

En réponse aux préoccupations croissantes en matière de bien-être animal dans les marchés de l’OCDE, les exportateurs de viande des pays ACP, produisant dans des conditions d’élevage extensif, pourraient utilement mettre en avant les conditions humaines dans lesquelles les animaux sont élevés, transportés et abattus.

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