Le régime d’étiquetage écologique actuel de l'Union européenne a déjà mis au point des critères s’appliquant aux produits du secteur non alimentaire, mais le Règlement UE 2010, qui régit ce système, entend étendre le label aux produits destinés à l'alimentation humaine ou animale, y compris les produits halieutiques. Toutefois, son extension aux produits alimentaires nécessitait au préalable une étude de faisabilité.

Cette étude, qui vient d’être publiée, souligne que la plupart des labels existants, par exemple le MSC dans le cas de la pêche, concernent exclusivement les impacts environnementaux de la production primaire et accordent une place nulle ou limitée à la totalité du cycle de vie du produit. Néanmoins, elle note également que, pour la pêche, ce stade de production primaire est responsable de 70 à 95 % des impacts environnementaux survenant durant le cycle de vie de ces produits.

Selon une importante conclusion issue de la concertation avec les acteurs, particulièrement les consommateurs, dans l'élaboration de l'étude, un label « environnemental » pour les aliments destinés à la consommation humaine et animale et les boissons devrait concerner non seulement les questions environnementales mais également les aspects sociaux et d'éthique, tels qu’une rémunération équitable pour les producteurs ainsi que le bien-être des animaux. Toutefois, note l'étude, parmi ces impacts (perte de biodiversité, bien-être des animaux, normes relatives au travail, prix équitables pour les producteurs), beaucoup sont difficilement mesurables.

S’agissant des étapes de transformation dans le cycle de vie, l'étude souligne que pour certains produits, y compris les produits halieutiques, la congélation a certes des impacts environnementaux liés, par exemple, à la consommation d'énergie, mais peut également avoir une influence considérable en matière de réduction des déchets alimentaires. Le même argument est valable pour les autres technologies de conservation, par exemple la mise en conserve. L’étude s’est également intéressée à l'influence des détaillants sur le comportement du consommateur, notant que, dans le cas des labels en vigueur régissant les produits halieutiques, « les labels écologiques sont déterminés par les sociétés de distribution et non par les consommateurs. En décidant des produits à mettre dans les rayons et de la façon de les commercialiser, les détaillants peuvent doper les ventes des produits labellisés ».

L'étude suggère qu’une extension du système de label écologique peut s'avérer intéressante pour les produits ayant un impact environnemental significatif pendant les phases de leur cycle de vie que sont la transformation, le transport ou la consommation. Dans le cas de la pêche, l’étude note que : « L'accent sur les produits hautement transformés influe sur la force du label écologique de l'UE en couvrant les impacts environnementaux de la transformation, du transport et de la consommation, tandis que les impacts environnementaux de la production primaire pourraient être combattus par la coopération avec des systèmes d’étiquetage agro-halieutiques suffisamment stricts. »