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Problèmes émergents en matière d’évaluation et de gestion de la sécurité et de la qualité des produits de la mer

03 octobre 2014

La FAO a publié un nouveau document technique sur les pratiques actuelles et les problèmes émergents en matière de sécurité et de qualité des produits de la mer, notamment le cadre réglementaire changeant au niveau international, dans le contexte de l’Organisation mondiale du commerce, de la Commission du Codex Alimentarius, du Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO, et de l’Organisation mondiale de la santé animale.

Le document, publié en août 2014, évoque également les défis qui se posent aux pays en développement, notamment la pression potentiellement croissante exercée sur les pays en développement pour se conformer aux normes privées. Les producteurs des pays en développement et les transformateurs ont jusqu’à présent été peu exposés à cette pression, en raison de trois facteurs principaux :

  • Sauf quelques exceptions – telles que le thon tropical en conserve ou les crevettes – les pays en développement approvisionnent proportionnellement de faibles volumes vers les marchés où les normes privées dominent, tels que les marchés européens de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
  • Les pays en développement approvisionnent du poisson et des produits de la mer non-transformés ou ayant subi une transformation minime, tandis que les normes privées s’appliquent principalement aux produits transformés à plus forte valeur ajoutée pour les marques ou les labels privés. Par exemple, le poisson transformé des pays en développement  représente moins de 10 % des ventes dans les supermarchés français et italiens. À l’exception des produits en conserve, le poisson et les produits de la mer des pays en développement sont généralement importés sous forme de poisson entier ou de filets surgelés – et ces produits sont soumis à peu d’exigences dépassant celles requises par la réglementation publique.
  • Les pays en développement ont tendance à opérer au sein de chaînes d’approvisionnement présentant un faible niveau d’intégration et, par conséquent, une interface directe limitée avec les distributeurs et les systèmes de normes privées.

Ce dernier point est débattu plus en détail dans le document, en soulignant que les différences au niveau des structures des chaînes d’approvisionnement engendrent des différences en termes de pression ressentie pour se conformer aux normes privées. Il existe trois types de structures de chaînes d’approvisionnement dans les pays en développement.

  • Les chaînes d’approvisionnement verticalement intégrées : « celles où les activités de pisciculture/capture, transformation et transport vers les grossistes/détaillants européens sont totalement sous le contrôle d’une entreprise transnationale ».
  • Les chaînes d’approvisionnement collaboratives : celles où les plus grands producteurs ou groupes de petits producteurs « travaillent avec les exportateurs qui, à leur tour, via leurs relations avec les importateurs,  communiquent les exigences de marché » aux producteurs.
  • Les chaînes d’approvisionnement fragmentées : « caractérisées par une série de petits fournisseurs ». Dans ce cas, « il y a moins de relations directes par lesquelles les informations sur les exigences en matière de sécurité des denrées alimentaires et de qualité peuvent être communiquées aux producteurs ».

L’étude souligne que la plupart des exportations des pays en développement s’inscrivent dans le cadre du dernier type de chaîne d’approvisionnement, ce qui limite l’interface avec les normes privées mais qui est également le signe de l’incapacité de ces pays à s’engager dans ces systèmes. « Le résultat », conclut le document, « est qu’ils ratent les opportunités que ces systèmes peuvent offrir en termes de potentiel de production de produits à plus forte valeur ajoutée et d’accès aux segments lucratifs des marchés des pays développés ».

Commentaire éditorial

Dans l’UE et dans d’autres marchés rentables pour le poisson, les supermarchés dominent incontestablement la distribution de poisson et de produits de la mer, et du fait d’une plus grande sensibilisation du public à la durabilité et aux critères de qualité, leurs politiques d’acquisition sont de plus en plus exigeantes pour les producteurs. Dans l’UE, le niveau des exigences réglementaires ne cesse d’augmenter, notamment les nouvelles exigences en termes d’étiquetage, de traçabilité et de normes SPS. Pour que l’information concernant les exigences des distributeurs et du public soit communiquée aux producteurs ACP, et pour que le soutien nécessaire soit fourni en vue de satisfaire à ces nouvelles exigences, souvent coûteuses, il est indispensable que les diverses parties prenantes du processus de production – pêcheurs, pisciculteurs, exportateurs, importateurs et distributeurs européens – soient mieux reliées. C’est déjà le cas bien souvent pour le thon, où la filière est verticalement intégrée, et les efforts devraient se concentrer sur les pêcheries artisanales et les opérations d’aquaculture – l’on dénombre déjà certaines expériences fructueuses, qui gagneraient à être documentées et partagées. Une assistance destinée à améliorer l’infrastructure et la législation dans les pays ACP pour promouvoir la conformité aux normes serait également la bienvenue.

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