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La Chine ne déclare que 10 % de ses captures en eaux lointaines, affirme une nouvelle étude

18 mai 2013

Une nouvelle étude souligne que la Chine est maintenant devenue une grande nation de pêche  en eaux lointaines. Au départ, la Chine ne disposait pas des navires spécialisés et de l’infrastructure requise pour la pêche en eaux lointaines, et exportait tout simplement sa flotte côtière, principalement des chalutiers de fond, dans les eaux des pays étrangers. Récemment cependant, la Chine a développé une flotte de navires spécialisés (chalutiers de fonds, senneurs, palangriers). Ceux-ci sont reliés à des navires-mères qui amènent leurs captures à des installations de congélation et de transformation, approvisionnant les marchés locaux et internationaux ainsi que nationaux.

« Malheureusement », déclarent les auteurs, « la transition au 21ème siècle n’a pas amélioré la tendance à l’opacité des données des pêcheries et au non-respect quasi-total du principe de responsabilité publique de l’utilisation des ressources publiques ». Les accords d’accès entre la Chine ou les entreprises chinoises et les pays tiers ne sont pas accessibles au public, et par conséquent les captures de ces flottes chinoises en eaux lointaines sont quasi-totalement non déclarées.

Sur la base de sources non-officielles, les auteurs ont « reconstruit » les données de capture, pour obtenir une estimation plus précise des captures des flottes chinoises en eaux lointaines.

D’après les chercheurs, la flotte chinoise en eaux lointaines comprend 3 400 navires pêchant dans 37 pays. Les flottes chinoises capturent environ 4,6 millions de tonnes de poisson par an en dehors de leurs eaux, ce qui correspond à environ 10 fois le volume déclaré par la Chine à la FAO. Les flottes chinoises en eaux lointaines extraient la majorité de leurs captures des eaux africaines – environ 3,1 millions de tonnes par an, capturées par environ 400 chalutiers.

Les auteurs recommandent que la FAO insiste pour obtenir une déclaration en bonne et due forme des captures de la Chine, aussi bien dans les eaux intérieures qu’en eaux lointaines. « Vu que cela n’est sans doute pas réalisable rapidement », l’UE devrait encourager la recherche  sur les affaires océaniques de la Chine en mettant l’accent sur la pêche. « Toutefois, ces études gagneraient à être menées dans le cadre d’études internationales de plus grande envergure, car les pratiques des flottes en eaux lointaines chinoises ne diffèrent pas énormément de celles d’autres pays d’Asie de l’Est et d’Europe qui déploient également des flottes en eaux lointaines... À défaut, l’indispensable dialogue avec les autorités chinoises et les scientifiques chinois serait entaché par la suspicion que la Chine est pointée du doigt pour des pratiques qui sont malheureusement très répandues dans les pêcheries en eaux lointaines ». 

Commentaire éditorial

Rendre publics les accords d’accès conclus entre les pays pêchant en eaux lointaines – ou les entreprises – et les pays côtiers, et mieux documenter globalement les activités et captures des flottes en eaux lointaines seraient des initiatives très bénéfiques pour les pays ACP où opèrent ces flottes. Cela les aiderait à analyser les coûts et bénéfices de ces opérations, et fournirait les informations nécessaires pour progresser vers l’harmonisation des conditions d’accès pour les flottes en eaux lointaines, conformément aux exigences en matière de pêcheries durables. Lors du dernier Comité des pêches de la FAO, l’UE a proposé d’entreprendre une étude mondiale sur les accords de pêche. Cette proposition – qui n’a pas été soutenue par d’autres membres de la FAO à l’époque – gagnerait à être sérieusement envisagée par les pays ACP dans le contexte de cette discussion.

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