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L’APPD UE-Maroc finalement signé par le Maroc : les pêcheurs européens espèrent redémarrer leurs activités en août

22 septembre 2014

Le roi du Maroc Mohammed VI a profité de la visite du roi Felipe VI d’Espagne pour annoncer que, finalement, il signera l’accord de pêche avec l’Union européenne. Cela permettra aux navires de l’UE, principalement espagnols, de reprendre la pêche dans les eaux marocaines, d’où ils avaient été exclus en décembre 2011. La signature du Maroc était attendue depuis février. Jusqu’à 120 navires de 11 pays européens (principalement d’Espagne mais également du Portugal, d’Italie, de France, d’Allemagne, de Lituanie, de Lettonie, du Pays-Bas, d’Irlande, de Pologne et du Royaume-Uni) pêcheront en vertu du nouveau protocole.

La commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, Maria Damanaki, a salué la signature, et souligné que « [la CE] s'est assurée que les droits de pêche accordés à l'UE ne dépassent pas la limite scientifiquement fiable pour garantir une pêche durable, et que les navires européens ne sont pas mis en concurrence avec les pêcheurs locaux. Je suis convaincue que l'aide financière de l'Union contribuera à la construction d'un avenir durable pour le secteur de la pêche au Maroc grâce à une aide sectorielle ciblée ».

L’UE a négocié l’accès au Maroc à des espèces qui ne sont pas pleinement exploitées (ou qui sont surexploitées), la conséquence étant que la zone de pêche du Maroc en Méditerranée est réservée aux opérateurs marocains, tout comme certaines pêcheries telles que le poulpe et les crustacés.

L’industrie de la pêche espagnole a globalement salué le nouvel accord car la « fermeture » de la pêche en Guinée Conakry, « l’absence de mise en œuvre de l’accord » avec la Guinée-Bissau, et le « non-démarrage » de l’accord de pêche avec le Sénégal, impliquaient que les zones de pêche de leurs flottes s’arrêtaient en Gambie et en Sierra Leone, qui sont « bien plus pauvres en ressources halieutiques ». Par conséquent, elle espère être en mesure de reprendre ses  opérations de pêche dans les eaux marocaines en août, et espère également que d’autres pêcheries, telles que le poulpe, s’ouvriront à elle à l’avenir.

Le secteur de la pêche marocain estime que certains aspects doivent être revus pour le prochain protocole. « Le débarquement des captures des navires dans les ports marocains serait un bon moyen de s’assurer que les quotas de pêche sont respectés », a déclaré un représentant du secteur de la pêche. « Tant que le Maroc n’aura pas réussi à obtenir cela, et malgré tous les mécanismes, une grande partie des ressources halieutiques marocaines risquent d’échapper à tout contrôle ».  

Commentaire éditorial

L’ouverture des zones de pêche marocaines va quelque peu améliorer la situation des flottes actuellement incapables d’accéder à d’autres zones de pêche en Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Guinée, etc.). Ceci met en exergue le fait que toutes les flottes de pêche étrangères (par ex. européennes, asiatiques) – même celles pêchant des stocks non-migratoires – tournent entre les différentes zones de pêche d’une région, en fonction de la disponibilité ou des possibilités de pêche ou encore des conditions imposées par le pays côtier. Ceci suggère que les pays ACP d’une région donnée devraient partager les données concernant les flottes étrangères opérant dans leurs eaux, et les conditions liées, pour être en mesure d’anticiper les problèmes pouvant découler du déplacement des navires d’une zone de pêche à une autre : une concurrence potentielle avec l'industrie locale, une pression accrue sur certaines ressources, etc. Pour éviter ces problèmes, les pays côtiers dans une région devraient harmoniser les conditions d’accès proposées à toutes les flottes étrangères, y compris mais sans limitation aucune, à celles pêchant en vertu d’accords de pêche. Les efforts de la Commission sous-régionale des pêches d’Afrique de l’Ouest visant à assurer que les huit membres mettent en œuvre la Convention sur les conditions minimales d’accès (CMA) sont un bon exemple. Cette Convention pourrait devenir une référence utile pour les accords futurs signés avec les entités ou pays étrangers (par ex. la Chine, la Russie et l’UE). 

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