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L’UE et d’autres nations de pêche importantes signent une déclaration sur la gestion de la capacité de pêche à l’échelle mondiale

27 avril 2014

Au terme d’une conférence sur la capacité de pêche organisée par l’UE à Thessalonique (Grèce), l’UE et des représentants de la Colombie, de l’Indonésie, du Japon, des Philippines et des États-Unis ont signé une déclaration commune aux fins de promouvoir une gestion globale de la capacité de pêche.

Dans son discours d’ouverture, la Commissaire européenne, Mme Damanaki, a souligné que « la réduction de la capacité de pêche était la voie à suivre. Le recours à une combinaison soigneusement étudiée d’outils structurels et de conservation comme les systèmes fondés sur les droits, des contrôles plus stricts et des mesures incitatives encourageant la diversification est recommandé. » Elle a rappelé les réglementations et directives existantes, notamment l’Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons, le plan d’action de la FAO sur la gestion de la capacité de pêche et les « recommandations de Kobe » des ORGP chargées du thon sur les modalités de réduction et de transfert de la capacité de pêche. Mais « les actions concrètes font défaut, » a-t-elle ajouté.

Parmi les mesures concrètes à mettre en œuvre pourraient figurer le recours à des technologies avancées pour évaluer et contrôler la capacité globale de pêche à l’échelle mondiale, tel que l’enregistrement des navires de pêche à travers le monde par un système d’identification obligatoire et unique, la mise en place d’accords officiels et de systèmes d’application des réglementations permettant d’imposer des sanctions strictes ainsi que des mesures visant à réduire les subventions contribuant à l’accroissement de la capacité globale de pêche.

Les participants à la conférence, dont les représentants des ministères des pêches de pays ACP tels que le Ghana, la Mauritanie, le Mozambique, les Seychelles et l’Ile Maurice, ont examiné les diverses questions, ainsi que celle du transfert de la capacité de pêche (du thon) des pays industrialisés vers les pays en voie de développement. Cette thématique a été introduite lors de la présentation faite par la Fondation internationale pour la durabilité des produits de la mer (ISSF), qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années.

Après la conférence, le Directeur exécutif d’Oceana en Europe a indiqué que « cette déclaration commune constituait l’appel le plus important qui ait été lancé depuis des années pour mettre fin à la surpêche des océans de la planète, et ce par une gestion des flottes axée sur la durabilité des ressources et la suppression des subventions encourageant la surcapacité. »

Commentaire éditorial

Comme souligné par les signataires de la déclaration commune, la première étape d’une gestion de la capacité de pêche à l’échelle mondiale repose sur son estimation – celle-ci étant encore largement méconnue. L’enregistrement à un niveau international des navires de pêche par un système d’identification attribuant un numéro unique est certainement un objectif clé à promouvoir dans les fora internationaux comme la FAO. Pour ce qui est du thon, le transfert de la capacité de pêche des nations de pêche (par exemple l’UE) au bénéfice de pays côtiers en voie de développement (tels les pays ACP) comme solution possible pour « geler » la capacité globale des thoniers, tout en composant avec l’aspiration des pays en transition de consolider leurs propres flottes, soulèvent de nombreuses questions. En premier lieu, il est difficile de définir si les aspects qualitatifs disponibles portant sur la capacité des thoniers (en termes d’intensité capitalistique, de méthodes de pêche utilisées par exemple) correspondent à ce que les États côtiers en développement exigent pour promouvoir le développement durable de la pêche. En outre, ils devront disposer des ressources nécessaires pour s’acquitter des obligations en tant qu’États du pavillon, notamment pour assurer la surveillance, le contrôle et le suivi de thoniers industriels extrêmement mobiles dont la majeure partie des opérations interviennent en haute mer. Cela laisse entendre que les efforts de l’UE et de certaines nations de pêche visant à promouvoir une gestion globale de la capacité de la pêche (thonière) devront également se concentrer, et ce, dès que possible, sur les États côtiers ACP en voie de développement. 

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