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Selon Greenpeace, mesurer les capacités de pêche dans l’Océan indien est « une étape essentielle pour une gestion saine »

01 juillet 2013

Lors d’une réunion à l’île Maurice au mois de mai, les membres de la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI) (dont plusieurs pays ACP et l’Union européenne) se sont mis d’accord sur le principe d’introduire des limites de pêche selon le principe de précaution. Le système de gestion nécessaire pour l’application de ces mesures sera négocié l’année prochaine. Un accord a également été trouvé concernant des mesures visant à protéger les requins à longues nageoires de la pêche en haute mer et à empêcher les cétacés et les requins-baleines d’être accidentellement pris  dans la senne coulissante de pêcheurs, bien que la proposition d’interdiction de la coupe d’aileron de requin n’ait pas été adoptée.

Greenpeace estime que les membres de la CTOI n’ont pas réussi à stopper le déclin du thon blanc (l’espèce de thon la plus vulnérable de la région) car ils n’ont pas adopté une proposition visant à réduire les captures de 30 %. Une autre problématique fondamentale soulevée par l’ONG est que la région manque actuellement de données indispensables pour gérer comme il se doit ses capacités et ses efforts en matière de pêche.

Dans un article préparé pour la réunion de la CTOI, Greenpeace insiste sur le fait que tous les navires de pêche actifs dans les pêcheries de la CTOI doivent être identifiés, avec leurs caractéristiques, afin de pouvoir gérer les capacités de pêche et déterminer s’il existe ou non une capacité excédentaire. Par exemple, il est possible qu’un nombre croissant de dispositifs de concentration de poissons (DCP), qui agissent comme un multiplicateur de capacité, ait maintenu les efforts de pêche à un niveau élevé même là où le nombre de bateaux senneurs a diminué. Dès lors, pour mesurer les capacités de manière appropriée, il faudra faire bien plus que le simple comptage du nombre de navires.

Par conséquent, plusieurs pays côtiers de l’Océan indien, dont des pays ACP, qui envisagent une expansion de leur flotte de pêche thonière, emploient cette méthode sans connaître les capacités de pêche actuellement déployées dans la région. En outre, « des pays comme l’Inde, le Sri Lanka, l’Indonésie et l’Oman refusent d’appliquer des mesures de gestion à leurs flottes artisanales. Cela s’avère préjudiciable pour la durabilité de ces flottes et pour les personnes qui en dépendent », affirme une porte-parole de Greenpeace. « Une telle situation compromet la durabilité et la profitabilité à long terme de la pêche dans la zone de la CTOI et donc également les aspirations des États côtiers en développement à tirer davantage profit de l’exploitation des ressources thonières », conclut-elle.

Commentaire éditorial

Les droits et les obligations des pays en développement – tels que les pays ACP membres de la CTOI – de développer la pêche (au thon) en haute mer dans leurs eaux sont reconnus par le droit international. Le plan d’action international pour la gestion des capacités de pêche de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souligne en outre que les pays en développement doivent être soutenus afin de garantir le respect de leurs droits et de faire en sorte qu’ils soient en mesure de s’acquitter de leurs obligations. Cela implique que les États du pavillon documentent et partagent les données relatives aux opérations de leurs navires, ainsi qu’une coordination efficace entre les États intéressés afin de garantir la durabilité. Pourtant, plusieurs États du pavillon qui opèrent actuellement dans la pêche thonière dans l’Océan indien ne documentent et ne partagent pas correctement les données sur les activités de leurs navires et la coordination pour garantir la durabilité n’est pas assurée. Cette situation empêche les autres pays en développement membres de la CTOI de revendiquer leurs droits de développer de manière durable leurs propres pêcheries thonières et freine le développement durable des petites flottes de ces pays. Parce qu’elles ne sont pas documentées, les activités de ces flottes ne sont ni déclarées, ni réglementées, ni soutenues de manière appropriée. Les membres ACP de l’Océan indien et l’UE doivent poursuivre un dialogue constructif avec ces États du pavillon, à un niveau bilatéral, par la coopération et le développement ainsi que des relations et des négociations commerciales.

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